Doit-on encore présenter Christophe Willem ? Découvert grâce à la Nouvelle Star en 2005, l’artiste a évolué dans son style musical (et vestimentaire !). Il revient donc produit par Live Nation (et relooké par Kiddy Smile). Son album, Rio est une synthèse légère, pétillante et pop de son mood actuel.

Grace aux 8 teintes de led des Dalis Robert Juliat, Yoann Pelletier dispose d’une palette de couleurs très large.
Yoann Pelletier, nouvel éclairagiste de Willem, a su trouver la scénographie et la conception lumière qui correspondaient à l’artiste, et il a quasiment eu carte blanche. Cette confiance se ressent dans la cohérence des tableaux qui nous racontent les différents chapitres du show. Ils sont homogènes et délicats tout en étant pétillants et colorés.
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De gauche à droite Pierre Petit, assistant lumière et bloqueur, et Yoann Pelletier, Concepteur lumière et opérateur.
Pour composer sa recette, Yoann est allé chercher un outil de théâtreux, le Dalis, pour offrir une vision d’horizon en rétroprojection sur cyclorama.
Il a aussi dessiné un kabuki animé par de petits MagicDot SX. Métissage particulièrement réussi comme il le dit lui-même dans son interview vidéo.
On découvre aussi les spots profile à led Ghibli sur pantographes qui assurent l’essentiel de l’éclairage.
Des Sceptron incrustés dans de gros tubes de chantier imaginés et fabriqués par Yoann himself, restructurent ou déstructurent.
Bref, il déchirent !… l’espace:) ce qui ajoute à la profondeur de l’ensemble. Pour compléter cette équation artistique, le système de poursuite Blacktrax a été utilisé, pour permettre à l’artiste de gambader vers son public lors d’une captation du concert salle Pleyel.
Je n’en dis pas plus, les détails de cette installation point par point grâce à la super visite guidée de Yoann et Pierre Petit, son assistant lumière en interview et en vidéo.
SLU : C’est la première fois que tu éclaires Christophe Willem ?
Yoann Pelletier : “Précédemment, j’avais créé la conception lumière des deux dernières tournée de Gérald De Palmas et mon régisseur de tournée a ensuite été embauché par Live Nation pour travailler sur le concert de Christophe Willem. Le poste était ouvert pour la création lumière. Pour ma part, je ne connaissais ni l’artiste, ni Live Nation.
Mon nom a été mis sur la table, je suis venu à Paris pour rencontrer Christophe, je lui ai présenté un pré-projet qui ressemblait à ce que tu as vu ce soir (rire). Le courant est bien passé entre nous et il a donné son Go très vite après m’avoir rencontré. Il a aimé ma vision de son nouvel album.

Ambiance très chaleureuse renforcée par les lampes Sunstrip incrustée dans les tubes. Un authentique hommage au titre de l’Album : Rio. Les Ghibli Ayrton projettent un de leurs gobos originaux sur scène.
SLU : Quelle était l’idée de base de la scénographie ?
Yoann Pelletier : L’idée était de construire une relation avec Rio où il a fait son album. C’est une ville à laquelle il est particulièrement attaché. Tout l’album traduit le côté lumineux, pétillant, esprit léger, bonheur de vivre de Rio, et c’était un élément important à traduire en lumière tout en évitant de tomber dans le désuet. Il y avait le cyclorama animé en couleurs et en projection, la frise qui reprenait des motifs d’inspiration un peu jungle avec un dessin travaillé et artistique de type Art déco. L’idée du kabuki est venue dans un deuxième temps pour compléter la frise.
Je lui ai présenté plusieurs images et notamment une qui ressemblait à une verrière. Donc on est parti de cette image et j’ai eu recours à un graphiste pour dessiner le kabuki. Dans l’esprit tronc de palmiers style Art déco toujours, j’ai proposé à Christophe de gros tubes, gaines de chantier qui structurent l’espace et dans lesquels j’ai niché des barres de leds et sources halogènes, et enfin les pantographes sur lesquels sont montés les spots/découpe et projecteurs à effets afin de libérer l’horizon sur certains morceaux où le cyclo fonctionne.”
Les Dalis créateurs d’horizons
En fond de scène, derrière le cyclo que Yoann a spécifié blanc et transparent dans sa fiche technique, une ligne de rampes Dalis utilisées en rétroprojection est posée au sol.
Yoann Pelletier : ”Je suis très content des cycliodes Dalis, ils ont une répartition super homogène. Le fabricant préconise d’installer une ligne en bas et en haut pour une homogénéité parfaite du cyclo sur toute la hauteur mais pour une question de budget, nous n’avons qu’une seule rangée au sol, ce qui finalement simule très bien l’horizon.

En fond de scène, les rampes Dalis Robert Juliat justaposées éclairent le cyclo, que Yoann spécifie blanc et transparent pour éviter les pertes de lumière nuiraient à l’éclairage du kabuki.
C’est une double rampe réglable en inclinaison, qui éclaire à la fois en partie basse et en partie haute.
J’apprécie beaucoup les huit teintes de leds de ce projecteur : RGB, bleu roi, cyan, ambre, blanc chaud et froid qui permettent d’obtenir exactement les couleurs que je souhaite.
Je contrôle les Dalis en matrices de 4 cellules pour créer un éclairage plus vivant.
SLU : C’est du boulot de gérer ça avec la console non ?
Yoann Pelletier : Sur ma console Hog j’ai un petit média serveur intégré pour faire du pixel mapping et j’ai des vidéos qui me permettent d’envoyer des effets. Pour la petite histoire, quand j’ai présenté le cyclo à Christophe, je lui ai montré la vidéo de présentation de Robert Juliat qui a été justement faite à l’aide d’une Hog et des médias déjà intégrés à la console.
J’avais tout ce qu’il fallait pour faire ce que j’avais vendu à l’artiste (rire). Le couple cyclo/Dalis est un bon compromis. On est vraiment en budget au-dessous d’un écran led avec toutefois une possibilité d’animation et de mouvement.

Superbe contre-jour. Dalis Robert Juliat, MagicDot SX et Ghibli Ayrton à contre unissent leurs sources pour animer le Kabuki.
SLU : Quel est le recul nécessaire pour le cyclo ? Tu as toujours la profondeur adéquate dans les salles de la tournée ?
Yoann Pelletier : On joue à peu près sur onze mètres de profondeur, en comptant les Dalis. Il faut en effet parfois faire des agencements selon la surface du proscenium ou la distance à laquelle se trouve la première perche.
Il peut aussi nous arriver de faire de la projection de face dans les salles mouchoir de poche. On inverse alors la position des Dalis en les posant sur les praticables d’accès à la scène de Christophe, positionnés entre le cyclo et le kabuki. On préfère la rétroprojection, c’est plus propre mais quand on ne peut pas on fait autrement…”
SLU : Le Kabuki est donc escamotable ?
Yoann Pelletier : “Oui, il est accroché avec des pinces Magic FX et tombe après le premier tiers du show.
Système de suivi de l’artiste Blacktrax à Pleyel
SLU : Christophe est très mobile pendant son spectacle. Comment gères-tu la face ?
Yoann Pelletier : Difficilement (rire) ! L’une des seules consignes de Christophe pour ce show était de ne pas utiliser de poursuite du fait de mauvaises expériences…
J’ai donc demandé une face trad assez classique en découpes et PC 2 kW avec un rattrapage en latéral composé de petits Fresnel “Magis” De Sisti de 500 W, 2 de chaque côté.
C’est une face qui couvre bien le plateau afin de le suivre partout mais sans arroser, ni la toile montée sur kabuki, ni le cyclo. Le tout est refroidi en L202 avec malgré tout de fortes variations de température de couleur selon les intensités.
SLU : Est-ce qu’il arrive à se positionner de temps en temps là où tu veux ?
Yoann Pelletier : (Rire). Suite à sa demande de ne pas intégrer de poursuite nous avions convenu qu’il s’impose certains positionnements sur scène à certains moments. Ça, c’était sur le papier ! En réalité, c’est un électron libre (rire). Après discussion, on a constaté qu’il était souvent à certains endroits.
Nous avons donc convenu de certaines positions qui fonctionnent sur certains tableaux sombres pour éviter la face générale qui écraserait tout. Pour la captation du show qui a été faite à Pleyel, nous nous sommes tournés vers un système de poursuite automatique qui gérait des Ghibli afin d’obtenir un éclairage de face optimal sur tous ses déplacements, y compris ses promenades en salle au milieu du public.

Yoann créé à contre un frise médiane sur le Kabuki à l’aide des MagicDot SX et conjugue au sol la projection des Ghibli et les faisceau des MagicDot-SX situés à l’avant-scène des musiciens dans une harmonie de blancs.
SLU : Quel système ?
Yoann Pelletier : Nous avons utilisé un Blacktrax, développé par “Cast Software” qui est l’éditeur de Wysiwyg. C’est un système de tracking en 3D basé sur le moteur 3D de Wysiwyg. Il récupère donc les plans déjà dessinés et fonctionne par infrarouge grâce à de petites leds que nous avions cousues sur les habits de Christophe.
Deux sur ses épaules de t-shirt et deux sur sa veste (car changement de tenue en cours du show). Un boîtier qu’il portait alimentait les leds dont le signal était capté par une dizaine de petites caméras infrarouges. Elles étaient situées un peu partout, derrière, au-dessus et en face de la scène, mais aussi en salle.

Pierre nous montre les leds infrarouges utilisées avec le système Blacktrax mis en place pour la captation du concert de Christophe Willem à Pleyel.
Le Blacktrax envoyait ensuite des coordonnés X,Y,Z utilisables aussi bien pour le son, que pour la vidéo et la lumière. C’est un système plus étoffé que les systèmes de poursuites automatiques classiques.
Mais son utilisation sur cette captation s’est limitée au tracking des projecteurs de face pour Christophe. Notre choix s’est porté sur ce système car le directeur photo souhaitait travailler avec des asservis à LED. Cela nous permettait donc un choix multiple de projecteurs contrairement à d’autres bridés sur une seule marque.
SLU : Quels étaient les projecteurs impliqués ?
Yoann Pelletier : Le choix s’est porté sur des Ghibli car ils faisaient déjà partie de mon kit. Ils ont de plus une superbe homogénéité du faisceau mais également les uns par rapport aux autres. De plus, ils possèdent un IRC élevé. Avoir des asservis à la face permet également de conserver une température de couleur contrôlée quelle que soit l’intensité. J’avais deux Ghibli sur le pont de face, deux au manteau et un en fond de salle pour récupérer un meilleur angle de face.
Des positions idéales pour le suivre dans l’alternance de sa position entre l’avant-scène et sa place au milieu des musiciens. Je prenais également en compte la frise déco. Accrochée au manteau, elle empêchait les faisceaux du pont de face d’atteindre le milieu de scène. La bascule d’un groupe de projecteurs à l’autre se faisait manuellement, mais aurait pu être automatisée si nous avions eu un peu plus de temps de répétitions.
SLU : Le système Blacktrax existe depuis un certain temps maintenant. Je crois qu’il était utilisé sur la dernière tournée Drone de Muse en 2015-2016.
Yoann Pelletier : Oui et il est en constante amélioration depuis. Sur Muse, tous les drones étaient suivis par un Blacktrax et je sais que le cirque du soleil l’utilise également notamment sur les shows Toruk et Crystal où tout est mappé en vidéo, Blacktrax permettant de créer un cache dynamique pour que la vidéo évite l’artiste entre autres.
SLU : Qui te l’a installé ?
Yoann Pelletier : C’est la société Skynight. Ils me fournissent tout l’équipement lumière de la tournée. Je les connais très bien pour avoir démarré ma carrière chez eux. Ils me suivent depuis plusieurs tournées déjà et n’hésitent pas à investir dans de nouvelles technologies. Pour ma part, c’est la deuxième fois que je loue le Blacktrax et le support technique est au niveau. Le son quant à lui est fourni par S-Group.
Ghibli et Colorbeam 150BFX sur pantographes

Pour éclairer le kabuki à contre, Yoann a accroché trois pantographes supportant chacun un Ghibli Ayrton et une ligne de projecteurs Colorbeam 150BFX Oxo, renforcée au sol par une ligne de MagicDot SX Ayrton.
SLU : Dans le kit on remarque la présence de sept pantographes au total supportant chacun un Ghibli et un Color Beam.
Yoann Pelletier : J’ai aussi deux Ghibli sur perche en nez de scène qui me permettent de faire aussi bien du latéral sur l’artiste, du latéral sur scène, d’éclairer le fond de scène ou de faire du faisceau.
Je savais que j’allais avoir des accroches de lumière à certains endroits donc je voulais vraiment avoir cette solution de couteaux et je voulais une machine qui ait assez de gobos comme un vrai spot en contre. Il n’y avait pas beaucoup d’options possibles sur le marché même si maintenant ça se développe bien. La contrainte de charge de 40 kg pour les pantographes nous limitait d’autant plus dans nos choix.

Yoann joue sur les ombres des tubes et la projection de gobos sur cyclo pour créer une ambiance plus sombre et masculine.
SLU : D’où viennent les pantographes ?
Yoann Pelletier : Ce sont des Spider Junior De Sisti motorisés. Les manipuler demande certaines précautions afin de ne pas les brusquer et éviter les vrilles que pourraient créer des mouvements de la machine attachée en dessous.
SLU : Ne pas les brusquer, ça veut dire quoi en termes d’encodage ?
Yoann Pelletier : Leur donner du temps et faire des déplacements de machine en douceur que ce soit pour un changement de tableau ou pendant la retape l’après-midi. Finesse est le maître mot pour ces petites bêtes.

On reconnaît le royal faisceau net et puissant des Ghibli Ayrton et la ligne de Colorbeam Oxo dont la mission est d’éclairer la frise. .

Joli contraste entre le cyclo hyper saturé et les faisceaux des 7 Ghibli qui allument le feu sur scène. Heureusement que la led ne rayonne pas de chaleur.
SLU : Tu as placé un ColorBeam 150BFX sur chaque pantographe mais j’en vois aussi un peu partout, en latéral, en haut et au sol derrière le kabuki, au-dessus de la scène…
Yoann Pelletier : J’ai une trentaine de ces petites sources qui sont très économiques. C’est une led COB RGB de 150 W dans un réflecteur, entourée d’un triple anneau de nombreuses leds blanches contrôlables par cellules de 5 en mode 35 paramètres.
Il y a des macros d’effets dedans qui me permettent d’ajouter de l’animation sur les titres un peu disco. Pour moi c’est un projo polyvalent, qui sert aussi bien à faire de l’éclairage que des effets.

Une gaine de drainage incrustée d’une barre de leds Sceptron Martin que Yoann a choisi de laisser à nu pour la discrétion. Dessous c’est une lampe récupérée sur un Sunstrip.
Il a une lumière très diffuse que j’aime bien. Globalement, il aurait peut-être mérité de coûter un petit peu plus cher à la fabrication pour gagner en qualité de lumière mais dans la masse et vu le budget, “ça le fait”.
SLU : Je trouve qu’ils sont tout de même bien équilibrés en couleurs, tu les as corrigés ?
Yoann Pelletier : Il y a des couleurs que j’ai reprises et d’autres qui passent moins bien. Le rouge par exemple est maîtrisé. Les bleus sont un peu plus délicats.
Les tubes incrustés de barres de leds Sceptron
SLU : Les énormes tubes en arrière-scène constituent finalement le décor. C’est du fait maison ?
Yoann Pelletier : J’ai monté moi-même ces tubes. J’aime bien bricoler et faire de l’intégration. Je suis parti de l’idée de tuyaux en PVC et finalement notre choix s’est arrêté sur ce tuyau de drainage en structure alvéolée très rigide et très fine donc légère, que l’on a pu facilement découper pour y intégrer des barres de leds Sceptron en pitch de 10. La question de quel dépoli nous allions appliquer s’est posée et finalement elles sont à nu. Je voulais garder cette continuité d’une surface noire sur les tubes pour que ce soit discret.

Pour une ambiance dico, Yoann structure l’espace en pixel mappant les Sceptron incrusté dans les tubes et en jouant les MagicDot-SX en faisceau serré.
Nous avons aussi intégré des lampes de Sunstrip fixées sur un support domestique de plafonnier avec une alimentation déportée au pied de chaque tube. Chaque hauteur est constituée de trois sections manchonnables à l’intérieur, ce qui permet un montage et un démontage faciles tout en faisant passer les câbles.
Le système de fixation, en haut est un système d’élingage avec un anneau de Reutlinger. L’élingue passe dans un système de serrage à billes qui permet de les ajuster au jour le jour. Au sol on a une base en bois et un système de charnière.

C’est une base de Tower qui supporte les tubes, les câbles d’alimentation et de données passent à l’intérieur.
SLU : Comment les contrôles-tu ?
Yoann Pelletier : C’est un média serveur Ai Avolites qui envoie la vidéo de mapping au processeur P3 onpc dédié aux Sceptron. Un P3 powerport est sur scène, 4 lignes comportant l’alimentation est les données partent aux tubes.

Ambiance Cabaret chatoyante. Emotion et proximité dans une harmonie de couleurs chaudes. Ghibli à contre surmontés des Colorbeam-150, les faisceaux des MagicDot SX font le lien entre l’artiste et son public et les Colorbeam, encore eux réhaussent la frise Art déco.
SLU : Mais la hauteur des salles est toujours suffisante pour accueillir les tubes ? Quelles sont les plus grandes salles de la tournée ?
Yoann Pelletier : Ce sont de grands théâtres ou des salles comme Pleyel, mais effectivement, on passe aussi dans de toutes petites salles et c’est pour ça que nous avons prévu les tubes en 3 sections afin de pouvoir s’adapter à de petites salles. Dans la version réduite de mon kit, on ne monte que deux sections de tube et les pantographes restent dans les flight case. Les Ghibli sont accrochés directement sur perches.
Au sol, les MagicDot SX jouent les blinders
Yoann Pelletier : J’en ai installé 24 sur scène en deux lignes de 12. Ils sont très compacts, économiques et leur zoom ouvre large pour faire des effets de wash ou à de rares occasions des bâtons. Ils font aussi très bien le job en blinder.
Je souhaitais aussi les utiliser en face rapprochée pour les musiciens mais le côté brillant de la led n’est pas agréable pour eux, un petit PAR20 aurait encore toute sa place ici !

Derrière le Kabuki, la ligne de 12 MagicDot SX de contre, posée sur le praticable d’entrée en scène de Christophe Willem. On devine aussi en bas à droite de la photo, un Colorbeam 150 Oxo et son homologue à l’autre l’extrémité.
Et au niveau du réseau ?
Skynight fourni un réseau assez classique utilisant deux switchs Gigacore 14 R Luminex, qui transportent, en redondance de la régie à la scène, un VLAN Artnet qui est converti en DMX par un node 8 Luminex sur scène pour les projecteurs, un VLAN hognet qui relie la console a un DP8000 de secours sur scène ainsi qu’à un routeur WIFI pour la remote, un VLAN pour la vidéo qui relie le P3 onpc situé en régie au P3 Powerport situé sur scène.
Yoann Pelletier : Depuis peu, je récupère aussi le time code du séquenceur Ableton qui se trouve sur scène. Je ne suis pas un partisan du tout time code qui, je trouve, dénature l’esprit live de notre métier. L’idée est de me libérer des envois de la structure de certains morceaux : couplet, refrain, pont, … afin de garder mes deux mains pour des effets complémentaires et sur les faces, un peu comme un deuxième opérateur.
Cela me remplace aussi les décomptes avant les envois de morceaux afin de rester concentré sur le positionnement de Christophe et envoyer la bonne face au bon endroit, proprement.

Beau travail sur la couleur : Dalis Robert Juliat et MagicDot-SX Ayrton émettent les mêmes longueurs d’ondes.
Christophe bouge beaucoup et n’est pas forcément au même endroit d’un jour à l’autre donc j’ai toujours les yeux sur lui. Le time code me permet aussi de créer certains effets qu’un humain n’arriverait pas à envoyer sans un minimum de latence. Certains titres mixent le séquencé et le live, mais pas tous et il y a de nombreux morceaux joués complètement live. Cela reste un outil, il n’est pas indispensable pour ce show.
SLU : Les concerts sont-ils filmés pour que Christophe Willem puisse avoir un regard de sa prestation dans la lumière que tu crées ?
Yoann Pelletier : Je filme tous les concerts, c’est une habitude car ça permet d’itérer sur les titres, moi qui suis un éternel insatisfait. 50 dates sont passées et je commence seulement à en être content ! (rire). Lui ne regarde pas ce que je filme mais sera curieux des vidéos et photos postées sur les réseaux sociaux. Par exemple, il a beaucoup aimé les vidéos du concert de Pleyel et m’a confié que la lumière était top.
SLU : Je trouve que ton kit est finalement très raisonnable.
Yoann Pelletier : J’ai beaucoup réfléchi au choix des sources par rapport au budget. Les MagicDot ne sont pas très chers donc ça permet d’en avoir pas mal. Le Colorbeam 150BFX est super-économique. Il passe pratiquement inaperçu dans le budget alors qu’il apporte beaucoup. En revanche les Ghibli ont été achetés spécialement pour la tournée.

La face est assurée par une SX 714 Robert Juliat, Le Ghibli nous montre encore un joli Gobo de sa collection et les MagicDot-SX projettent une petite lueur chaude pour structurer l’espace scénique.
Conclusion
Yoann revient aux classiques de l’éclairage avec un kit soigneusement sélectionné pour faire de la jolie lumière et servir l’émotion véhiculée par l’artiste. Ses possibilités sont multiples de servir les thèmes du spectacle, électro, disco, piano bar, balade romantique, et de créer les ambiances très différentes et toujours magnifiques.
Possibilités liées aux Dalis qui subliment le cyclo, et par transparence le Kabuki, d’un festival de couleurs vives aux teintes inédites, aux pantographes qui multiplient les angles de projection, aux Ghibli dont le royal faisceau s’habille d’une collection originale de gobos en volume et en projection, au kabuki, large fenêtre sur jardin enchanté à travers laquelle Yoann joue des MagicDot-SX et Colorbeam 150BFX à contre pour lui donner vie, et aux tubes qui ajoutent la touche numérique des leds de Sceptron indispensable sur les titres électros.
Les Ghibli assurent avec puissance et précision l’essentiel de l’éclairage et nous étonne avec une belle collection de gobos originaux. Le MagicDot SX se la joue star à l’avant-scène. Cette petite source élégante a une puissance étonnante en couleurs saturées. Yoann l‘utilise en blinder, pour faire de larges nappes de couleurs ou pour laisser traîner son faisceau au sol jusqu’au bout de la scène. Les tableaux sont riches, fouillés, équilibrés et basculent d’un univers à l’autre avec authenticité.
L’artiste aime créer l’intimité avec son public. Il est à l’aise dans cette petite salle et son éclairagiste aussi. On me dit dans l’oreillette que les fans apprécient et que certaines même suivent toute la tournée.
L’équipe de la tournée :
Régisseurs : Arno Genevois / Pascal Autissier
Son face : Julien Martin / Mehdi Doughouas / Mika
Son retour : Alex Maggi
Assistant son plateau : Thomas Foulon / Cyril / Jean-Marie
Backliner : Bruno Mathieu / Stephan Blaut
Conception lumière / opérateur : Yoann Pelletier
Assistant lumière / bloqueur : Pierre Petit
Chauffeur camion : Fabien Randon
Chauffeur Tourbus : Doron Haddad
Direction artistique / clavier : Aurélien Mazin / Vincent Bidal
Guitare : Philippe Devin
Basse : Nils Thomas
Batterie : David Lamy
Assistante artiste : Françoise Choukroun
Production : Live Nation
Chargée de projet : Jessica Castanier
Les prestataires :
Son : S-Group, Sylvain Ibanez
Lumière : Skynight, Nicolas Walser
Backline : L’Annexe, Laurent Poirier
Transport matériel : S-Group
Tour Bus : Blackline Star
Les plans et légendes
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