Système bi-amplifié point source, facile à exploiter et efficace, le Linear7 de HK Audio offre des performances et des caractéristiques novatrices qu’on vous résume dans cette prise en main. Nous avons écouté et mesuré la tête 112 FA et deux subs 118 SUB A.
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Rien de tel qu’une palette de bois et une belle journée devant soi !
Cette nouvelle gamme comporte trois têtes différentes. La 110, 112 et 115, les deux derniers chiffres indiquant la taille en pouces du woofer.
Les deux premiers modèles disposent aussi d’une variante dite XA dont la particularité est de pouvoir être couchée sur le côté pour en faire un wedge d’appoint.
La 115 n’existe qu’en version standard « renfort » dite FA et dispose de tout son volume de charge afin de délivrer une réponse plus étendue dans le bas.
La 112 FA que nous avons reçu d’Algam qui distribue la marque en France, est aussi conçue pour ne faire que du renfort et nous verrons plus loin que son grave n’a rien d’anecdotique.

Comment assembler deux 112 ? Par leurs flancs !
Tous les modèles embarquent un module ampli Pascal, le grand concurrent danois des italiens de Powersoft, l’autre spécialiste mondial des amplificateurs classe D.
Les alimentations à découpage et sans doute PFC équipant cette nouvelle gamme acceptent toute tension entre 90 et 260 V.
Les petites découpes sur les flancs de l’enceinte ont enfin une fonction utile et pratique, celle de faciliter l’association toujours délicate de deux enceintes point source en un cluster peu ou pas interférent.
Linear7 112 FA

Une face arrière comme on les aime. En haut à droite un sélecteur et 4 diodes indiquent quel preset est chargé dans le DSP. Flat, Boost, Cut ou remote ! A gauche les deux ports RJ45. L’entrée et sortie symétrique et la sortie DSP out, la plus belle façon de continuer à utiliser des enceintes qui ont besoin d’une retouche ça et là et qui se télécommanderont du bout des doigts.
23 kg de bois, de HP et d’ampli, le moins que l’on puisse dire en la sortant de son carton c’est que cette enceinte inspire la confiance. Avec son woofer de 12” à bobine de 2,5” et son moteur de 1” et dôme de 1,7” disposant d’une bi-amplification active délivrant en crête un total de 2 kW au travers d’un filtre FIR calé à 1,6 kHz, la 112 FA donne envie de l’écouter.
La particularité de cette enceinte comme de toute la gamme Linear7 est, en plus des commandes habituelles à l’arrière, aussi la présence non pas d’un mais de deux blocs DSP, le premier servant à gérer l’enceinte et le second offrant des réglages distincts et aboutissant à une prise analogique arrière appelée DSP out. Pratique pour avoir la main à distance sur tout autre modèle alimenté par ce biais.
A distance car une paire de prises Ethercon RJ45 permet le contrôle de chaque modèle via le soft HK DSP Control, en PC et MacOs, et téléchargeable sur le site de HK.

La 112 FA. Il y a comme un air de famille avec les Linear3 et Linear5 de HK.
Mais ce n’est pas tout. Ces enceintes pourront aussi très prochainement recevoir un flux AVB au protocole Milan qui devient de plus en plus le standard du transport du signal entre régie et diffusion.
HK a donc fait le choix du futur. On n’est pas certain que beaucoup d’utilisateurs de cette gamme de produits l’exploitent, mais c’est un vrai gage de sérieux du fabricant allemand. Bien entendu des accessoires sont prévus pour l’exploitation des Linear7 y compris pour les intégrateurs.

Les deux modèles 112, XA à gauche et FA à droite tenus par un étrier. La différence de volume de charge est assez manifeste.
Linear7 118 SUB A
Le sub 118 SUB A qui l’accompagne est très compact malgré le 18” avec bobine de 4” et l’ampli de 2 kW en crête qui l’équipe. Il pèse 41 kg et nécessite d’être à deux ou très costaud pour le bouger ou le stacker via deux grandes poignées latérales.

Les deux subs en montage front-front vertical, appelé Power Setup chez HK. Bien sûr il est possible de surélever la tête en haut d’une barre.
4 plots en gomme protègent la face arrière et permettent de l’y faire reposer. Son ébénisterie assez massive et ses évents aux quatre coins de la face avant entourent le woofer et même à fort niveau aucun bruit parasite n’est audible. La charge reflex garantit à la fois un bon rendement et une réponse étendue et suffisamment nerveuse.
Comme les têtes, le 118 SUB reçoit le signal en analogique et en AVB, et pour simplifier la vie des utilisateurs, dispose de deux entrées afin d’éventuellement servir de « base d’arrivée » pour le signal et ensuite le router vers deux têtes dans une configuration stéréo et ainsi de suite.
Même sortie DSP out et une paire de Powercon pour limiter la filasse secteur lors de classiques montages Sub + Tête. Puisqu’on parle de DSP, le choix a été fait par HK de travailler à 96 kHz, une fois encore un gage de qualité et la manière la plus simple de baisser la latence, ne dépassant pas 2,6 ms et bien entendu identique à celle des têtes.
Mesures
Nos mesures et écoutes ont eu lieu dans un studio de 130 m² assez mat et haut sous plafond, disposant d’un traitement et d’épais pendards. Elles ont été effectuées par Alizée Tricart à l’aide d’une station multi mesures basée sur le couple Scarlett 18i20 Focusrite et SMAART 8.

Alizée dans ses œuvres. C’est loin d’être un hasard qu’on lui confie de très, très gros systèmes en France et au-delà.
La mise en œuvre du réseau est relativement simple et en quelques minutes nous pouvons prendre la main à distance sur les DSP, la vraie valeur ajoutée de cette gamme. Tout n’est pas parfait dans le soft mais nous avons testé une version qui comportait quelques bugs d’affichage, gageons que la 3.8 actuelle les ait corrigés. Attention en revanche, la version Mac n’accepte pas pour le moment Catalina.

A gauche HK Audio DSP Control et à droite SMAART 8
Espérons que les équipes de développement de HK simplifieront aussi quelque peu des fonctions comme la création de groupes d’enceintes et qu’ils ajouteront un by-pass général de l’EQ. Voire qu’il nous écriront une page contenant tout ce qu’il faut avoir devant les yeux et sous la main en exploitation et que, quand une machine passe off-line, cela soit clairement indiqué.
Il en reste pas moins qu’avoir la possibilité d’agir sur 10 cellules paramétriques, disposer de deux réglages différents, pouvoir enregistrer des presets, insérer un délai, un limiteur, inverser la phase, régler le volume, tout ceci rend l’exploitation de la Linear7 très agréable.

La Linear7 112 FA sans égalisation.
La première courbe confirme nos bonnes impressions sur la tête 112 FA. Posée à même le sol et alimentée en analogique, elle affiche une réponse en fréquence sans accidents notables, allant d’un grave crédible et suffisant pour nombre d’usages jusqu’à un aigu conforme jusqu’à 12 kHz et un peu en retrait au-delà, même si cela n’a que peu d’impact à l’écoute et s’explique en partie par notre méthode de mesure au sol. Remarquez aussi la magnitude et la phase…

La page d’égalisation de DSP Control. 4 points avec au maximum 2 dB d’atténuation.
Nous avons malgré tout choisi de corriger légèrement ce rendu profitant du DSP embarqué, des 10 cellules très, très complètes à notre disposition et surtout des oreilles d’Alizée.
On se prend à rêver d’avoir des plateaux FIR… Le résultat est non seulement meilleur à l’écoute mais aussi plus beau à voir ce qui ne gâche rien.

Après égalisation, on obtient un joli rendu avec un contour agréable à l’écoute.
Les dernières aspérités dans le médium et haut médium assagies, notamment une petite bosse dans les 780 Hz, permettent de démasquer le grave qui, du coup, gagne en précision et l’équilibre global apparaît encore mieux.
La dispersion de la 112 FA est donnée pour 70° x 50°, mais le guide d’onde à directivité constante peut, en cas de besoin, être pivoté de 90°.
Ce type d’enceinte étant pointé très facilement vers le public dans des salles de petite jauge via son embase à 3 et 7°, nous avons choisi de ne mesurer que la polaire horizontale. Le résultat est une fois encore satisfaisant y compris à l’écoute où le détimbrage est acceptable même si à 35° l’atténuation est plus importante et se creuse autour de la zone de raccordement.
Le sub 118 SUB A apporte précisément ce qui manque à la tête avec des filtre raides de part et d’autre de ses deux octaves d’influence. Sa réponse en fréquence est à quelques détails près ce qu’affirme le fabricant. Superposer deux 118 ajoute comme il se doit 6 dB et conduit avec une seule 112, à un déséquilibre de la balance tonale, le 12” de la tête ne parvenant pas à bien remplir d’énergie le surplus d’extrême grave. Sans doute la 115 FA convient-elle mieux en pareil cas.
Quoi qu’il en soit, une fois sélectionné les presets sur chacune des deux enceintes, le raccord entre tête et sub se déroule parfaitement bien et on obtient une courbe intéressante avec un contour d’environ 12 dB et un surplus d’énergie entre 50 et 80 avec une petite bosse sur l’harmonique supérieure.
Notre dernière courbe concerne le mode cardioïde natif présent dans les 118 SUB A. Sans parvenir à retrouver l’atténuation arrière annoncée par le fabricant ou alors uniquement autour de la seule fréquence de 63 Hz, l’effet d’annulation marche, nettoie et modifie aussi quelque peu le haut du grave ce qui aura un effet bénéfique sur l’écoute. Seul petit bémol, l’atténuation arrière est surtout efficace à 180° et moins sur les bords.

En bleu le sub à 0° et en violet celui à 180°. L’onde arrière vient « creuser » légèrement aussi le sub avant vers 80 Hz sans trop de pertes en termes d’énergie et une chouette surprise en termes de rendu.
Ecoute
Nous avons écouté la Linear7 avec différents titres dont un album de Michael Ruff de la série Sheffield Lab Recordings, enregistré live en deux pistes demi pouce par George Massenburg en personne. Une leçon de prise de son et mixage, de dynamique et de respect des timbres sans parler des musiciens présents dans le studio de Doug Sax qui est parti donner des cours aux anges il y a quelques années. Comme l’a dit Al Schmitt : « le mastering au paradis s’est beaucoup amélioré depuis »
Tête seule, le son est sec, incisif, assez précis à bas et moyen niveau avec un grave détaillé mais manquant un peu d’énergie. Précisons que nous avons écouté une seule 112 FA dans un volume pouvant accepter jusqu’à 300 personnes.
Le médium et l’aigu n’ont pas de duretés et si l’on excepte une polaire moins régulière et large qu’on l’aurait voulu, c’est un sans faute. L’impression générale est bonne y compris à haut niveau même si on ressent une petite perte de détail avant que les protections n’entrent en service. L’arrivée du sub avec le preset standard raccordant à 100 Hz rétablit l’équilibre et construit un système définitivement plus intéressant, sérieux et capable de mieux servir le public.

Les deux subs en montage front-back vertical, un preset spécifique lui étant dédié et un second existant aussi pour un front-back-front. OK, nos câbles réseau ne sont pas très pro ;0)
L’assise dans les deux premières octaves se marie très bien avec la tête débarrassée du bas et donc respirant beaucoup mieux. Les niveaux atteints et l’impact sont clairement professionnels.
L’ajout d’un second sub déséquilibre un peu la balance tonale et il faut jouer entre -2 et -3 dB sur le groupe des deux 118 SUB A pour s’y retrouver, l’apport de bave ayant tendance à masquer le haut du grave. La meilleure configuration est le montage cardioïde.
Sans revenir sur la qualité de la réjection arrière, la nature du grave généré et peut être aussi l’annulation de nombre de réflexions dans notre pièce, donnent un excellent bas du spectre, ferme et plus défini qui se marie parfaitement avec la tête et la complète le mieux, surtout dans le haut du grave, redonnant des couleurs à l’attaque et du gras aux instruments qui en ont. Une belle surprise.
Nous avons enfin écouté la configuration cardioïde « dans les limiteurs » un test plus intéressant qu’un bruit rose dont on va sortir des valeurs mesurées qui ne seront jamais les mêmes que celles calculées par le constructeur, 131 dB SPL à 10% de THD et en crête pour la 112 FA et le 118 SUB A .
L’impact ressenti, le respect des timbres et la capacité à accepter les sources à dynamique réduite sont appréciables. Les amplis et leur alimentation sont bien dimensionnés. Avec des sources à plus grande dynamique il manque quelques dB avant que cela ne commence à clignoter avec un rendu des limiteurs acceptable, l’idéal restant de ne pas trop s’y aventurer.

C’est fini, on remballe. Il était temps, on a parait-il fait beaucoup de bruit avec Alizée. Nous ?? Naaaaaan…
Conclusion
HK sait construire des enceintes, cela ne fait aucun doute et avec les Linear7, s’attaque au marché des orchestres, DJ, loueurs et autres petites salles avec un produit très pertinent, délivrant un son moderne et agréable et placé question prix.
Bien construite, disposant de transducteurs efficaces et d’un module ampli sérieux, assez puissante, fidèle et capable sans problème de s’attaquer au live, cette nouvelle série dispose avec la possibilité d’être pilotée à distance, d’un atout indéniable et qui continuera d’évoluer avec bientôt un portage du soft sur iPad.
Le choix du Milan (pas encore implémenté au 1er trimestre 2020) peut sembler étrange là où le Dante règne, mais gageons que rapidement des convertisseurs abordables rendent son emploi naturel comme cela en prend le chemin dans l’audio pro. Bonne pour le service !
Les tarifs :
- L7-110XA : 1157 € HT
- L7-112FA : 1203 € HT
- L7-112XA : 1203 € HT
- L7-115FA : 1296 € HT
- L7-118SA : 1713€ HT
Plus d’informations sur le site de HK Audio ou d’Algam Entreprises
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