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Robe Spiider, petit mais costaud !

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Sorti en grande pompe en septembre au Plasa de Londres, le Spiider speed sur les routes du monde entier. Les carnets de commandes sont pleins pour ce nouveau wash/beam à leds qui allie petite taille et grande puissance et gestion individuelle des leds RGBW. Mais plus qu’un simple wash, le Spiider, grâce à sa led centrale de 60 W, a d’autres atouts dans sa boîte à lumière !

Le Spiider, n’a pas la grosse tête.

Robe avait déjà marqué le marché des wash à leds en 2010 au Plasa avec le Robin 600, un des premiers wash puissants équipé de leds multipuces, et toujours présent sur de nombreuses scènes.
6 ans après, la marque tchèque, toujours très impliquée dans le développement des sources leds, a développé un produit qui manquait sur le marché, un wash de petite taille capable de jouer avec les plus grosses sources.

Alors que presque toutes les marques utilisent des leds RGBW 15 W, Robe a basé son projet sur des sources 30 W de la famille Ostar Stage Osram. Cette montée en puissance permet en théorie, pour un même flux lumineux, de diminuer le nombre de sources et donc l’encombrement. Ce projecteur a aussi la particularité de mixer deux sources différentes. Au centre des deux couronnes de 18 leds 30 W trône une nouvelle led de la famille Ostar Stage, d’une puissance de 60 W, également RGBW.
Si la présence de cette source est, comme on va le voir, un des atouts majeurs de ce projecteur, l’harmonisation des deux types de leds a dû être un vrai casse-tête pour les ingénieurs tchèques, sans parler du refroidissement ! Mais avant de rentrer dans les détails faisons un tour d’horizon de la machine.

Tour et contours

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Ce wash marque un tournant dans le développement des coques chez Robe, une des dernières « grandes » marques à produire l’intégralité des pièces de ses projecteurs, et qui a investi dans une nouvelle machine à injection de plastique sous pression dans les moules. Le Spiider est le premier à bénéficier de cette nouveauté. Les bras habillés de 5 éléments en témoignent, montrant deux finitions différentes : mate d’aspect granuleux et lisse façon miroir. En dessous le socle est assez compact afin que les poignées disposées de chaque coté ne dépassent pas de la lyre. Sur la face avant, on retrouve l’écran tactile et ses 4 touches.

La navigation dans le menu est simple : 6 icônes très significatives définissent les sous-menus principaux.

  • Le premier sert à choisir l’adresse DMX, le mode et à configurer les paramètres réseau car le Spiider est compatible Art-Net sACN, MA-Net I/II et Klingnet. Il peut aussi être contrôlé sans fil grâce à un émetteur Lumen Radio optionnel.
  • Le second volet du menu fournit les informations sur l’état du projecteur.
  • Le troisième sous-menu contient les presets de valeurs DMX.
  • Une option permettant d’entrer le signal DMX via le système sans fil et le ressortir via un connecteur DMX, l’activation du système de stabilisation Pan/tilt EMS inauguré sur le BMFL et un des 5 modes tungstène.
  • L’avant-dernier onglet permet d’utiliser le projecteur sans contrôleur DMX, ce qui facilite la maintenance sur le terrain. On pourra créer une séquence de test spécifique à la panne, suivie du repositionnement de la machine après maintenance, et ce en l’absence du pupitreur.
  • Le dernier sous-menu concerne l’ajustement des valeurs DMX, le calibrage de certains paramètres et la mise à jour du logiciel.
  • Certaines de ces options sont activables depuis la console lumière, ce qui avec en plus le RDM représente un vrai confort.

Une connectique très complète.

Sur l’autre face du socle s’installe la connectique. Le réseau utilise deux connecteurs EtherCON pour redistribuer les signaux réseau à partir du projecteur. Il est aussi possible d’entrer en Artnet ou sACN et de distribuer ce signal via une sortie DMX.
Il faut garder en tête que les connecteurs EtherCON sont reliés à un switch et qu’en cas de coupure d’alimentation, la recopie du signal sera interrompue.
À la suite on trouve les prises XLR In et Out en 3 et 5 points pour le DMX puis l’alimentation via un connecteur PowerCon True1.

Coté design, je trouve l’ensemble bien proportionné et que ce soit la tête, la lyre ou la base, il y a un subtil mélange de courbes et de lignes qui donnent un aspect ni trop « mou » ni trop agressif au projecteur. C’est un point important qui lui permet de s’implanter dans n’importe quel décor.

Contours et tournevis

Après l’extérieur, une visite de l’intérieur s’impose, avec le concours de Kevin Migeon, ingénieur technico-commercial chez Robe France. Le démontage commence par les caches latéraux de la lyre. Ils tiennent par 4 vis cruciformes qui, comme toutes celles que l’on a dû dévisser, restent sur les carters. D’un coté on trouve le contrôle de Tilt avec en bas, monté sur l’axe du moteur triphasé, une petite roue dentelée servant à l’indexation du paramètre.
En remontant, un galet monté sur une plaque maintenue en place par un ressort permet de maintenir la bonne tension sur la courroie et tout en haut une grande roue crantée entraîne la tête du projecteur. C’est de ce côté que se trouve le blocage du Tilt.
Dans l’autre bras loge une carte recevant une Eprom en Version 1.1, dédiée au Spiider, qui gère l’alimentation des leds et des ventilateurs. C’est bien sûr de ce coté que passe tout le câblage vers la tête, qu’il vienne de la lyre ou directement du socle.

L’entrainement du Tilt, un système qui a fait ses preuves.

La carte qui alimente les leds et les ventilateurs du Spiider.


Pour la suite du démontage, on passe à la tête en retirant les caches qui entourent l’avant.
Ils libèrent l’accès au zoom et au capot arrière qui protège le système de refroidissement. L’équipe de R&D a choisi d’utiliser deux gros ventilateurs à vitesse de rotation lente pour limiter le bruit. Ils sont fixés sur une plaque portant de larges radiateurs en contact avec une épaisse plaque de dissipation de la chaleur émise par les leds. Le système de refroidissement comporte donc 6 éléments majeurs.
En plus de la plaque, des radiateurs et des ventilateurs, les 18 leds 30 W sont réparties sur six circuits imprimés pour abaisser la résistance thermique et la led de 60 W est montée sur un circuit imprimé en cuivre (substrat et pistes avec une couche diélectrique) qui optimise le transfert thermique vers un radiateur spécifique. L’ensemble de ces éléments évite l’utilisation d’un caloduc. C’est un des points essentiels du développement du projecteur ; il permet d’augmenter la puissance des leds tout en conservant un encombrement du système de refroidissement compatible avec un projecteur compact.

Pour une efficacité maximale, le système de refroidissement mélange ventilation et convection naturelle.

Les 7 circuits imprimés supportant les 19 leds (Photo fournie par Robe).


On peut maintenant déverrouiller le zoom et le démonter. Il est guidé par 3 axes coulissants et entraîné par un système de tiges filetées directement intégrées dans les moteurs : une solution efficace, compacte et certainement fiable. Le zoom lui-même est composé de 19 lentilles entourées d’une grille anti-halo qui évite les fuites de lumière. Une fois la corolle retirée, on aperçoit les 18 guides de lumière posés sur les leds 30 watts chargés de concentrer et de conduire le flux des 4 chips RGBW jusqu’aux collimateurs positionnés au sommet.

18 guides de lumière des 18 leds 30 W

Le système d’entraînement du zoom


La led centrale de 60 W, chargée de produire un effet de faisceaux spot ou flower, fait appel à un traitement optique assez sophistiqué qui fait intervenir un prisme logé dans un boîtier entrainé par un moteur à engrenages… Un second moteur sert à positionner une lamelle de verre dépolie chargée de gommer l’effet flower pour homogénéiser son faisceau. Le prisme est donc en place de façon permanente.
Nous n’avons pas pu démonter la tête complètement mais Robe nous a fourni une photo qui permet de vous montrer les circuits. On ne voit pas les leds, elles sont coiffées de leur guide de lumière.

Le système optique de led centrale vu de dessus le Frost pour le mode Wash

Le dispositif de la led centrale vu en perspective. Dans le petit cylindre, entraîné par engrenages, loge le prisme qui produit l’effet flower.

Dans le socle, tout est millimétré !

La dernière étape du démontage concerne la base du projecteur.
Centre névralgique et opérationnel, c’est elle qui alimente, paramètre et contrôle toutes les fonctions du Spiider. Kevin nous montre une petite astuce bien pratique ; à l’intérieur des poignées, la grille qui maintient en place la mousse anti-poussière est aimantée.
A l’intérieur de la base, on distingue trois parties : le centre est réservé à l’alimentation, l’arrivée de la puissance et sa redistribution. La partie « signal » est bien entendu du coté de la connectique, et toute la partie « contrôle logique » est intégrée derrière l’écran tactile.

C’est là que se termine la première journée de test dans le showroom de Robe France, enfin pour nous car Kevin doit remonter le Spiider afin que nous puissions faire les mesures. Une pause qui va mettre à rude épreuve notre impatience car ce que l’on a vu de la conception augure de bonnes surprises.

Autour des chiffres

Arrivés à la première heure, le projecteur nous attend sur sa stèle. Juste le temps de monter notre cible servant aux mesures, de placer l’extrémité de la lentille à 5 mètres et de centrer le flux. La séance peut commencer.
Le premier test est consacré à la mesure de derating. On commence juste à voir sortir des projecteurs avec des leds 30 watts et encore plus rarement des 60 W, alors nous sommes curieux de voir si le système de refroidissement conçu par les ingénieurs R&D tient ses promesses. Je passe le zoom à une valeur serrée, les chips de toutes les leds à 100 % et je monte le dimmer à full.

Un derating quasi nul qui montre la maîtrise de Robe dans les systèmes de refroidissement des Leds.

La première mesure indique 42200 lux au centre… 30 secondes plus tard on obtient 42150 lux. La perte, 50 lux, est négligeable. La tension descend dans l’équipe Robe alors que l’attention monte dans la nôtre.
Après 30 mn de chauffe, l’éclairement au centre se stabilise à 41780 lux. Avec moins de 1% de derating, on peut affirmer que le refroidissement est un succès total : le flux du projecteur est hyper stable !

Mesures photométriques

Zoom serré
On embraye aussitôt sur la mesure du faisceau après un petit réglage pour arriver au plus serré. L’éclairement au centre est de 42000 lux après derating (42370 à froid) et le flux total atteint 4460 lumens (4500 lm à froid).
La courbe d’intensité lumineuse qui résulte de la prise de mesure tous les 10 cm sur 4 axes est très pointue. Elle confirme l’aspect très net du faisceau lorsque le zoom est fermé. L’angle du faisceau mesuré à I/2 est de 3,4° et à I/10 nous obtenons 6,2°.

Faisceau 20°
L’éclairement au centre est maintenant de 4970 lux (5015 à froid) et correspond à un flux de 6560 lm (6620 à froid) avec une courbe régulière qui présente juste une très légère pointe au centre. 

Faisceau large
La dernière série de mesures se fait pour l’ouverture maximum. La lumière couvre alors toute la cible. Au centre on relève 1073 lux (1082 à froid) et le flux total obtenu atteint 9050 lumens après derating (9130 à froid). À I/10 on mesure une ouverture de 48,88°, très proche des 50° annoncés.

Les deux dernières séries de mesures concernent les courbes de dimmer. Sur la courbe “square” on note un léger incident à 90% mais rien de visible à l’œil nu quel que soit le temps de fade. La courbe “linear” est parfaite !

Un petit incident sur la courbe Square, qui sera certainement corrigé lors de la prochaine mise à jour

La courbe linear est parfaite


Par acquis de conscience (et curiosité), nous effectuons aussi un test de derating sur la led centrale pour constater… une absence totale de derating !

Les couleurs
A 20°, notre ouverture de référence, on prélève également une mesure au centre en activant les couleurs R-G-B-W et C-M-Y. On remarque que le blanc est puissant. Il envoie à lui seul 50% du flux lumineux.

Autour d’essais

Il est grand temps de troquer le luxmètre pour la console et de jouer avec le Spiider. La prise en main est très simple, que ce soit pour les paramètres communs à tous les projecteurs ou les fonctions spéciales. Nous avons testé les deux courbes du dimmer pour vérifier l’incidence visuelle du petit pic à 90% de la courbe square. Même avec un temps de transition long, et nous n’avons rien remarqué.

Il faut dire que le dimmer, comme les couleurs, bénéficie d’une technologie 18 bits permettant un lissage parfait. Le contrôleur DMX ne gérant les paramètres « qu’en » 16 bits, c’est le processeur du projecteur qui extrapole la transition en 18 bits.
Les déplacements Pan et Tilt sont très propres. Grâce à sa taille et aux deux moteurs pas à pas hybrides triphasés, en vitesse rapide il ne faut qu’une seconde aux deux axes pour effectuer 180°. En vitesse lente, nous programmons un déplacement en diagonale avec un long temps de fade et obtenons un mouvement fluide. Coté couleurs, on peut gérer le Spiider en mode CMY ou RGBW.
Il est aussi possible de changer la température du blanc depuis la console et d’utiliser une simulation à 2700 K ou 3200 K. Ce mode permet de modifier la température de couleur en fonction de la valeur du dimmer et de simuler la persistance du filament des halogènes.
Le projecteur dispose également d’un paramètre CTO de 2700 à 8000 K, tout aussi virtuel que la roue de couleurs qui comporte 66 presets LEE et les températures des blancs les plus souvent utilisées. Les couleurs ont aussi été sélectionnées en fonction de leur popularité mais aussi de la difficulté à les obtenir. En ce qui concerne le CMY et le RGBW, comme dans beaucoup de projecteurs à leds, un mode non calibré permet d’obtenir une palette plus importante et une plus grande puissance mais les couleurs entre les projecteurs ne sont plus homogènes.

Le Spiider en couleurs

L’avantage de faire les tests chez le distributeur, c’est que l’on peut comparer avec d’autres appareils de la gamme et comme on parle de leds, il était évidemment tentant de comparer les primaires avec celles du DL7S. Les couleurs des deux machines sont très homogènes et même si le Spiider n’a bien évidemment pas la gamme de couleurs obtenue avec les 7 teintes de leds, les deux machines font une bonne combinaison Wash / Spot. On reste pour le moment sur un avis subjectif, mais nous pourrons bientôt vous donner les températures et les longueurs d’onde des primaires.





Les Blancs de 8000 à 2700K



Le Zoom de Spiider est intéressant car il permet au wash de faire un bon beam lorsque le zoom est à son minimum. Les bords du faisceau sont alors parallèles et nets. Lorsque l’on passe à 50°, les bords se floutent et l’on retrouve un faisceau 100% Wash. La transition avec de long temps est impeccable. Elle n’est en revanche pas très véloce sur des temporisations « cuts », mais comme la partie software en est à sa première mouture, des améliorations sont prévues.
Le dernier paramètre physique est l’effet Flower qui varie en fonction de l’ouverture du zoom. Lorsque ce dernier est ouvert au maximum, on obtient un effet multifaisceau puissant qui se transforme en un seul faisceau aux bords nets, type « spot » lorsque le zoom est fermé. On peut très facilement et rapidement passer du faisceau beam au mode « Spot » ou du mode Wash au mode Flower pour obtenir des changements d’ambiances percutants.
Le mélange avec les leds 30 watts est aussi très intéressant, que le zoom soit ouvert ou fermé. On peut alors avec peu de sources créer des tableaux donnant l’illusion d’un kit avec des wash et des spots. La dernière fonction d’effets internes qui se compose de trois paramètres est très simple à utiliser. On sélectionne en premier un des 90 effets, puis on choisit la vitesse et le fade entre les pas. On peut ainsi obtenir rapidement une multitude d’effets simples ou complexes. En prenant un des modes DMX permettant de contrôler chaque pixel indépendamment, vous pouvez aussi créer des effets personnalisés sur les leds du projecteur ou créer votre propre matrice avec plusieurs sources.

Le tour final

Le Spiider a pas mal d’atouts qui devraient lui permettre de tisser sa toile à travers le monde. Le rapport taille/puissance est très intéressant. Il lui permet d’être plus facilement intégrable dans des petits lieux ou discret dans de grands décors. Il a néanmoins, grâce aux leds 30 et 60 W, un flux lumineux pouvant être utilisé aux cotés des Spots puissants.
Son second atout est sa polyvalence : large wash flouté/beam serré et net ou effet en mode Flower. Les combinaisons wash et flower offrent rapidement les possibilités très intéressantes et originales comme de combiner le faisceau central en mode Spot ou Flower avec les effets internes ou de mapping. En se creusant un peu la tête, on crée de nombreuses ambiances douces ou dynamiques peu communes, quelle que soit la quantité de sources.

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