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France Inter a la fibre musicale avec Matthieu Leroy

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Suivez-nous au cœur de l’Olympia et découvrez une prestation faite d’innovation, justesse et efficacité dans les solutions mises en œuvre par Matthieu Leroy, chef opérateur du son au DPR de Radio France. Aucun gâchis, que du plaisir pour les oreilles d’auditeurs et de spectateurs qui n’imaginent même pas la somme de techniques et de techniciens nécessaires pour leur offrir 9 heures de direct.
L’idée initiale est d’exploiter l’Olympia pour accueillir des artistes, en lui ajoutant des capacités de direct pour relayer à l’antenne d’Inter leurs shows mais aussi leurs interviews dans une loge transformée en studio et parfois en dehors avec 3 HF. Comme si ça ne suffisait pas, une émission (Si tu écoutes, j’annule tout) est délocalisée dans le foyer de l’Olympia avec un équipement à démonter avant l’entrée du public.

Même déplacée de quelques mètres, l’Olympia garde tout son charme. Inter ne l’a pas oublié.

Qui dit Fête de la musique dit forcément accueil de 7 artistes ou groupes différents nécessitant des équipes rompues aux changements de plateau, mais aussi accueil de la régie face / retours de Lamomali et Matthieu Chédid qui, en pleine tournée, impose d’utiliser ses consoles. Vous l’avez compris, ça sent bon le vrai festoche. Les équipes de Radio France ont donc assuré plateau, réseau d’ordres, sonorisation face et retours et prise de son et direct depuis le car régie N°5 garé sur les quais de déchargement à cour de la scène. Les envois en IP et RNIS ont été assurés par ce même car.

Lamomali et Matthieu Chédid. Un très bel album, de très beaux artistes éclairés par Fatoumata Diawara et Toumani Diabaté. Une gouache malienne comme on les aime, qui déteint de bonheur !

La conception de cette opération extérieure a été confiée à Matthieu Leroy, chef opérateur du son au DPR. Il nous accueille à l’entrée des artistes après un somme de deux heures, récompense d’un montage et d’un déploiement réussi et sans anicroches. Si l’œil pétille moins que d’habitude, les idées sont malgré tout au rendez-vous. Il faut dire que le montage a commencé à deux heures du matin le 21 juin et qu’à 8 heures, ça jouait !

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SLU : Le dossier que tu nous as fourni regorge de bonnes idées. Combien de temps as-tu eu pour boucler ce dossier ?

Matthieu Leroy : Environ 4 semaines. On savait que la salle était réservée et l’événement prévu, mais le top départ technique a été assez tardif et les modifications constantes jusqu’à il y a deux jours. Radio-France tout comme moi n’assurons pas que cette mission, il a donc fallu s’organiser au mieux pour avoir les informations, les condenser et les communiquer en amont, tout en gérant d’autres opérations simultanément. J’ai réussi à disposer de deux outils indispensables pour aller vite et surtout bien, la boucle optique d’Agora et l’interphonie Overline que j’ai faite louer pour l’occasion après avoir bien défini son usage, sa nature et le nombre de postes. Idéalement cela aurait été mieux de travailler à la définition de cette opération un peu avant, car le jour de la Fête de la Musique, le matériel est assez dur à trouver (rires)

SLU : Cet effort sur l’interphonie est une nouveauté pour une radio il me semble…

Philippe Cabon aux manettes de la Lawo de la Régie 5, en charge avec Andréas Jaffré du mix musique pour l’antenne d’Inter.

Matthieu Leroy : Oui mais c’est indispensable. Nous sommes en conditions de direct avec plusieurs points qui doivent communiquer efficacement. Il n’était pas question de lésiner sur les moyens et en rester aux solutions habituelles et, dans ce cas encore plus, insuffisantes. Le réseau d’ordres a toujours été le parent pauvre de Radio France.
Les télévisions et leurs prestataires images installent ce même type d’interphonie filaire et HF, c’est même la première chose qui est déployée. Il n’y a pas de raison que nous n’agissions pas de la sorte. Il est loin le temps des talkie-walkie. Avoir un casque 15 heures sur la tête implique confort, qualité audio analogique, couverture et facilité d’emploi grâce aux 8 boutons ouvrant autant de directions. Pour le réseau d’ordres instantanés audio, j’ai donc choisi Overline avec leur solution Overwave sur ces critères.

SLU : Ton dossier technique est très complet et détaillé, c’est une nécessité vis-à-vis des équipes qui ont participé au montage et à sa mise en œuvre ?

Matthieu Leroy : Oui bien sûr, mais pas seulement. Je préfère détailler le plus possible l’ensemble car il ne sert à rien de mettre des gros moyens et de secourir lignes et machines si le maillon faible peut être un homme mal informé ou mal employé. Il y a des personnes de grande valeur à Radio France, je pense par exemple à Alexandre Martin qui a en charge les retours, Loïc Duros le plateau et bien d’autres, qu’ils me pardonnent de ne pas tous les citer, et avec qui, un projet bien ficelé, roule tout seul. Ce soir je n’aurai rien à faire et si tel est le cas, ça veut dire que j’aurai bien bossé. Ce dossier tente de trouver le juste équilibre entre la compréhension, la précision, les impératifs et l’autonomie décisionnelle des acteurs. L’idée est d’orienter fermement sans pour autant empêcher les personnes d’y apporter leurs bonnes idées.

Pass bien en vue, on démarre une grande balade qui va nous conduire entre salle et coulisses, régies direct et régie captation dans son superbe car, la Régie 5. Deux systèmes de transport longues distances se partagent les tâches, MediorNet de Riedel et Ghost d’Agora, la bonne surprise. Laissons la parole à Matthieu

Le Ghost placé dans la trappe arrière du Car Régie 5 de Radio France. Ca rentre, ça sort et…ça ne passe que par quelques fibres. Rappelons juste qu’à l’époque des boudins en cuivre, cette même trappe était bien plus grande et pleine !

Matthieu Leroy : « Ca fait très longtemps que je voulais essayer les Ghost d’Agora. Ce sont leurs créateurs bretons qui nous les ont prêtés. Trois racks à double alimentation qui forment un anneau redondant. On a sur cette opération 3 points mais sur d’autres, il y en a bien plus et d’autres encore peuvent se rajouter. Avec la boucle optique du Ghost cela devient facile.
L’énorme avantage est de véhiculer un ensemble de réseaux différents agrégés dans une seule fibre multimode ce qui simplifie, sécurise et accélère un déploiement comme le nôtre. On a du réseau audio, internet, Ethersound et je peux y passer aussi du Dante de l’AES67, du Cobranet, du DMX ou de l’Artnet.
Je sais que chez Agora ils travaillent sur le MADI et que la version Ghost π est capable de délivrer 195 W de puissance sur l’Ethernet en POE, le futur. C’est un peu le squelette de l’installation.

Le cœur de l’interphonie Overline avec les émetteurs, les récepteurs, les spliteurs, les chargeurs de batterie et la grille. Le tout placé dans les coulisses et surplombé par deux unités justement en train de faire le plein d’énergie.

SLU : Pourquoi de l’Ethersound ?

Matthieu Leroy : On s’en sert pour la Sy80 de la face et aussi pour l’interphonie qui est fournie par Overline. On n’a pas de grosse grille d’ordres à Radio France et j’ai fait le choix de louer le nécessaire pour être certain de bien communiquer sans trop compliquer l’interfaçage entre réseaux différents. De là le fait que tu voies par exemple dans ce car deux pupitres.

SLU : Comment véhicules-tu tes signaux et comment connectes-tu telle console vers telle autre ?

Matthieu Leroy : La base c’est le MediorNet de Riedel. J’ai voulu que comme dans un CDM il soit possible d’avoir la main sur les signaux, y compris vidéo. C’est pourquoi il y a un stage de cette Régie 5 connecté en MediorNet et situé en plein cœur des racks plateau. Grâce à cette localisation géographique, et aux connexions de ce stage, je peux ici absolument tout interconnecter.
C’est dans la partie arrière du car, où se trouvent aussi les encodeurs pour envoyer le signal antenne vers la Maison de la Radio, que toutes les interconnections sont possibles. On dispose aussi de mix secours au cas où l’une des consoles venait à tomber, la Lawo antenne ou l’Innovason de la façade.

SLU : La vidéo te sert à visualiser dans le car ce qui se passe sur scène ?

Matthieu Leroy : Oui mais pas uniquement. On alimente aussi des FaceBook live. On a un lien Internet dans le car où l’on délivre l’image encapsulée avec le son que l’on mixe pour l’antenne et le tout part chez notre administrateur réseau qui gère ça.

Les deux stages Lawo fonctionnent en Ravenna et sont transportés dans le MediorNet Compact Pro de Riedel. A gauche le split actif BSS des micros HF de présentation et d’autres lignes, et des spliteurs passifs pour la musique. Ce choix « vieillot » est assumé par Matthieu qui recherche avant tout la sécurité en sachant qu’il a une diffusion en direct à assurer. A quoi bon tout secourir et risquer la panne au niveau des sources…

SLU : Le mix final sort en linéaire ?

Le Merlin Plus de Tieline, le moyen de communiquer en RNIS et en IP avec le CDM de la Maison de la Radio en poussant le mix du car et en recevant en retour les ordres et le son antenne final. Et bien entendu, deux unités distinctes sont prévues afin de pallier à une panne.

Pascal Westrelin dit PiWee, chef de car : Non, on a un algorithme de haute qualité en 256 kb appelé Mix Plus mais il est aussi possible de passer en linéaire. On privilégie toujours la sécurité sur la qualité même si nous sommes connectés ici à l’Olympia en IP via une fibre. On peut encore changer avant le premier direct car le débit est excellent, on a un Giga !

SLU : Comment vos trois présentateurs itinérants vont-ils s’entendre durant leur balade en direct dans l’Olympia jusqu’à 2 heures du mat ?

Au premier plan PiWee et derrière lui Fabien Gosset de l’équipe du direct dans le car Régie 5.

Matthieu Leroy : Dans des ears connectés à des récepteurs Shure dans lesquels on va envoyer le retour antenne et des ordres. On se sert pour cela d’une bonne vieille Yamaha DM1000 qui est dans le car régie et reçoit les signaux via du RockNet encapsulé dans le MediorNet et d’une mixette Sim Audio.
C’est une console qui, avec ses 48 entrées et ses nombreux départs, est devenue l’un des maillons essentiels de nos opérations extérieures. Ces DM1000 sont nos couteaux suisses à nous. Je pense que si tu demandes à des techniciens des extérieurs à Radio-France ce qu’ils emmèneraient sur une ile déserte, 80% te diront une DM1000, en oubliant qu’il n’y a pas courant sur une île déserte….

On reprend notre balade dans les coulisses de l’Olympia, croisant artistes, techniciens, attachés de presse et musiciens dans un ballet très serein et parfaitement réglé. On sent bien que le calme qui règne et les sourires qui sont échangés avec Matthieu sont la récompense d’une infrastructure aboutie, pensée, mise sur papier et parfaitement fonctionnelle. Une question logique mais très peu académique nous brûle les lèvres.

SLU : Tu as tiré une sorte de rocade multi formats avec les Ghost, pourquoi ne pas y passer aussi le MediorNet…

Matthieu Leroy : Le Ghost est conçu pour accueillir et transporter différents types de réseaux audio et DMX là où le MediorNet passe aussi de la vidéo à très haut débit avec un ensemble de fonctionnalités via un logiciel dédié donc il a besoin de son réseau indépendant. Séparer les flux apporte aussi plus de sécurité. Il ne faut pas oublier que des deux côtés, un certain nombre de fonctionnalités accessibles par logiciel est propre au hardware et ne peut pas être mélangé.

Alexandre Martin, chef opérateur du son, sonorisateur en charge des retours à l’Olympia. Comme le dit Matthieu, c’est le David Hallyday de la Maison de la Radio !

Ghost est aussi pratique pour sa simplicité de mise en œuvre très visuelle. On choisit ce que l’on veut véhiculer et si c’est par exemple du Dante, il affiche les quelques particularités propres à ce format et qu’on n’a pas forcément toujours en tête. Il suffit ensuite de choisir les points d’aboutissement, les prises de sortie en fait. Ghost passe du réseau audio et lumière, il ne passe pas de vidéo, de SDI ou d’audio pur analogique d’un point à un autre, ce que fait MediorNet.
Pour finir, derrière le MediorNet, il y a un chef de car, formé et compétent. Ce qui veut dire qu’il peut superviser ce réseau et modifier très rapidement la configuration de façon sécurisée. Prévoir c’est bien, mais réagir vite reste capital quand on travaille en direct sur des opérations uniques. Il y toujours des connexions de dernière minute. Le Ghost est plus simple d’accès, et se prend en main quasi instantanément. Hier par exemple, j’ai dû fournir un lien internet à la façade. Deux clics et c’était réglé avec Ghost. Normalement j’aurais dû tirer un câble.

La Sy80 des retours avec le PC du patch partagé (un système exclusif de Radio France inventé par Matthieu), le panel Overline et la consolette mixant le micro d’ordres commutable par pédale.

Cette flexibilité et ce potentiel d’ajout est primordial car entre ce qui est prévu et ce qu’on doit réaliser sur site, il y a toujours des différences qui se font infiniment plus facilement avec. Mais pour son premier déploiement à Radio France, j’ai préféré qu’il reste totalement autonome et qu’il ne soit pas modifié pendant le show. Il s’agit de connexions et de modes opératoires différents. Ce sont donc deux technologies très différentes qu’on n’utilise pas pour les mêmes raisons, mais qui se révèlent être complémentaires.

Dans le car de Radio France de gauche à droite, Olivier Leroux, Matthieu Leroy et Fabien Gosset. Olivier et Fabien font partie de l’équipe de direct.

SLU : MediorNet a donc la capacité de transporter du Ravenna.

Matthieu Leroy : Oui, mais aussi du RockNet pour la DM1000. Quand on y pense, avec moins de fils tirés, on a plus de possibilités et plus de sécurité grâce à la redondance prévue par le fabricant, ou grace à une seconde fibre qu’on laisse en attente. Au cas où.

Toujours vaillants, les stage des Sy80 de face et retours, des tables pas toutes jeunes mais offrant beaucoup de faders et parfaitement connues de tous. La redondance n’étant pas un vain mot à Radio France, une troisième console Innovason, une Grand Live est en attente dans les coulisses tout comme une DM1000 avec son stage. Et tous les éléments critiques sont ondulés, les réseaux quasiment tous doublés, les mix doublés en analogique avec possibilité de récupérer un mix auprès d’une autre console en cas de défaillance.

SLU : On résume le tout ?

Matthieu Leroy : Volontiers, à force d’avoir le nez dedans, j’en oublie l’éventuelle complexité. Le transport de l‘ensemble des flux passe par deux systèmes, le Ghost d’Agora et le MediorNet de Riedel. Le Ghost véhicule en Ethersound tout le réseau intercom Overline. Les signaux de la Sy80 de façade aussi en Ethersound remontent depuis le plateau.
Je m’en sers aussi pour un réseau IP local qui permet le patch partagé, une idée que l’on a eue avec Loïc Duros, et il y a un réseau internet pour un FaceBook live. MediorNet transporte le Ravenna de la Lawo, le RockNet pour la DM1000, de la vidéo pour alimenter les écrans de contrôle du car et pour « créer » le contenu du FaceBook live.

SLU : C’est court quand on y pense 6 heures pour déployer une telle installation..

Matthieu Leroy : On a pas mal de monde, des assistants techniques qui ont bénéficié du travail de conception et de préparation du matériel. La réussite d’une telle mission n’est dûe qu’à la préparation et à une bonne communication en amont. Par exemple, chaque touret de fibre porte un nom et ce dernier est répercuté aussi sur ses prises pour qu’à tout moment, on sache ce qui y transite.
Pour installer ces tourets, j’ai prévu des plans d’installation dédiés qui ont été communiqués et expliqués aux assistants techniques. Une fois sur place, nous n’avons normalement même plus besoin de nous parler, chacun connait son travail.

Le réseau d’ordre aux retours avec un panel Overline télécommandé au pied, pour que le technicien puisse facilement intervenir sans lever les mains de sa table et la mixette posée au-dessus pour mixer dans les ears le monitoring + ordres. Cette interphonie « externe » a pour fonction de soulager la console et les techniciens, de faire en sorte qu’à aucun moment une information n’aboutisse pas et rendre les éventuels problèmes faciles à corriger. Selon Matthieu, matricer les ordres dans la table est une solution valable en touring mais moins lors d’événements aussi prenants qu’un direct multi artistes et potentiellement multi techniciens. Il faut libérer les consoles et l’esprit des techniciens afin qu’ils ne s’occupent que d’artistique.

SLU : Quelle longueur les tourets ?

On ne peut pas vraiment dire que Loïc Duros, stage manager de son état, paraisse autrement que très heureux d’être là ! Remarquez son panel ceinture Overline aux 8 boutons bien repérés.

Matthieu Leroy : 600 mètres pour MediorNet et Ghost. Les Ghost sont en multimode et le MediorNet en monomode, mais il est possible d’avoir les Ghost aussi en monomode. La fibre des Ghost comporte deux brins et sur le MediorNet il y a 4 brins fibre ce qui est indispensable quand on véhicule de l’image de haute qualité qui est très consommatrice de débit.

SLU : Qui travaille sur le plateau pour les changements et en assistance du mixeur retours ?

Matthieu Leroy : Que des gens de Radio France avec un certain nombre d’outils spécifiques que j’ai mis au point avec Loïc Duros et qui leur facilitent la vie en rendant les hommes indépendants des consoles. Idem pour le patch qui est actif et partagé là où c’est utile et peut être imprimé à la volée. Loïc peut aussi grâce à sa tablette écouter n’importe quel micro et modifier le patch en temps réel. En résumé le plateau galope !

SLU : La diffusion ce n’est toujours pas vous…

Matthieu Leroy : Non, toujours pas, nous disposons de tout sauf le gros bois et les amplis qu’on a sous-traités à MPM, comme les lumières. En revanche les wedges Adamson et leurs amplis sont à nous. La diffusion est constituée de têtes E12 et de sub E219 en montage cardioïde. Simple et efficace.

Des wedges Adamson M12 et M15 du parc de Radio France, dont les amplis Lab et surtout les processeurs XTA sont alimentés en AES, prêts à rejoindre les pieds de micro et faire du bruiiiit.

Les « side by Radio France »© Des SX18 Adamson tri-amplifiés en PLM.


Axel Brisard en visite pour le compte de Sennheiser dont il est le spécialiste des applications professionnelles.

SLU : Il y a aussi des liaisons D6000 Sennheiser..

Matthieu Leroy : Oui, pour tout ce qui est micro HF. Et nous avons ce soir avec nous Axel Brisard qui est le responsable studio de la marque allemande et qu’on connait bien car c’est un ex de la Maison ronde.

SLU : Tu as pas mal de consoles en spare, tu as donc ciblé les appareils potentiellement sujets aux pannes ?

Matthieu Leroy : Non, pas totalement. On a la possibilité de prendre du spare sur certaines références, moins sur d’autres comme la Lawo. On a une Grand Live Innovason en attente mais il y a infiniment peu de chances qu’on la déploie, c’est une console ancienne mais très fiable comme les Sy80. Cela n’est pas le cas de toutes les Innovason. La DM1000 est trop stratégique dans nos opérations extérieures pour ne pas en avoir une d’avance au cas où, mais là encore, les pannes sont rarissimes.


Alexandre James à gauche en compagnie de Matthieu Leroy. Il mixe les retours en compagnie d’Alexandre Martin.

SLU : Qu’as-tu en termes d’horloge pour tout cet ensemble ?

Matthieu Leroy : Une naturellement au car régie, une Tektronix 271 et une seconde à la façade, une Mutec. Comme les préamplis sont séparés, il n’y a aucun conflit possible. Les aficionados et les puristes vont s’offusquer mais on active le SRC. Je distribue de l’horloge à tout le monde et, je le sais, personne ou presque ne la prend, ni au système, ni les invités qui viennent avec leur console. Ils préfèrent ne courir aucun risque. De notre côté en revanche on aide des consoles un peu plus anciennes ou ne disposant pas d’une référence de très haute qualité comme la DM1000 avec des horloges de qualité.

SLU : Puisqu’on parle Yamaha, voilà la DM1000 de la façade.

Le rack à beaux joujoux du car N°5. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous détailler les merveilles qui y sont boulonnées, mais regardez tout en bas, une horloge Tektronix SPG-271 fait la loi !

Matthieu Leroy : Super importante ! (sourire) Elle brasse beaucoup de sources et soulage d’une certaine manière la Sy80 qui ne gère que de la musique et rien d’autre. C’est donc elle qui reçoit son mix musique, celui de la Vi1 Soundcraft de Lamomali & Matthieu Chédid, les HF des présentateurs, les retours de l’antenne d’Inter, le mix secours du car, en gros c’est la gare de triage. C’est la DM1000 qui alimente le système et on brasse le plus possible de l’AES en 48/24, gardant l’analogique qu’elle reçoit aussi, pour le mode dégradé. Il y a une synchro avec la Sy80 pour ne pas avoir de SRC.

A droite de la Sy80, la gare de triage par Yamaha. A droite encore le drive du système Adamson calé aux petits oignons par MPM.


A gauche Benjamin Perru et à droite Tanguy Le Corno, tous deux en charge de mixer la façade à l’Olympia.

SLU : Le nombre d’effets externes trahit un peu l’âge de l’Innovason…

Matthieu Leroy : On a EQ, gate et compresseurs sur la Sy. Elle ne fait que mixer mais elle le fait bien. Le MixBox permet d’interfacer des effets et autres périphériques en numérique ou en analogique, on le configure comme on veut. On retrouve entre autres une M6000, les DPR901, un bon vieux tc 2290, un délai magnifique qu’il faut garder !

Encore un goodie typique de Radio France. Si un journaliste ou JRI veut du son pour sa caméra, il dispose sur ce distributeur d’un mix en stéréo et, comble du confort, ce sera celui du car régie qui arrive aussi à la façade et qui naturellement est plus équilibré que celui de la salle. Comme le rappelle Matthieu, souvent il ne reste que 20 secondes d’images pour relater ce type d’événements, autant que le son soit d’une qualité digne de notre travail !

Tout un petit monde caché sous la console façade dont un des racks Ghost qu’on devine en haut à droite.

CONCLUSION

Quoi ajouter de plus. Quand la technique sait se mettre au service de tous et se faire oublier, quand on ne pense plus qu’à l’artistique et à l’obtention de la plus belle prestation scénique, quand l’interphonie rapproche tout le monde et fait qu’on n’a même plus besoin de se parler tellement on sait qu’on peut le faire du bout du doigt, tout le monde est gagnant.

Le plateau était beau, le spectacle de l’Olympia gratuit et ouvert à tous et l’ensemble sonnait à l’antenne avec cette dynamique et ce rendu respirable et respectueux que seul le service public a su préserver. Il va de soi que l’ensemble des personnes qui nous a parlé lors de ce reportage, n’a pas tari d’éloges sur le travail fait par Matthieu Leroy et sur la fierté de la Maison ronde d’être en mesure de disposer et maitriser d’outils aussi efficaces et puissants, un avis que nous partageons complètement.

Un tout dernier mot. A l’heure où vous lisez ces lignes, Matthieu est sur le point de s’envoler vers d’autres projets loin de notre pays. Une respiration sans doute longue et certainement nécessaire à un esprit très, trop libre pour ne pas s’offrir des escapades. Bonne chance à lui, bonne pioche pour ceux qui croiseront son chemin et qui sait, à bientôt. Le monde est un village et la musique sa source ;0)

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