Quantcast
Channel: Archives – SoundLightUp.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3708

Black M à Bercy

$
0
0

Il forme avec Tintin au système et Steph Petitjean à la lumière, un trio super efficace à qui Black M a confié scéno, lumières et le son de sa tournée. Visite dans l’univers de Raphaël Maitrat, arrivé depuis peu, mais implanté comme jamais dans le monde du showbiz.
Elle a failli partir en GSL, mais même en J la dernière branche de la tournée de Black M a eu fière allure, au point que Tintin en se marrant m’a soufflé un  » JSL  » qui lui va comme un gant et offre un baroud d’honneur au désormais vieux système de d&b.

Plein de matos, des lumières et une scéno mettant bien en avant artiste et musiciens et un public à trois chiffres en dBA, on ne s’est pas ennuyé une seconde à Bercy. Retour sur cette belle journée où seuls les ballons l’ont jouée à l’envers et, une fois n’est pas coutume, commençons par un personnage aussi discret qu’attachant et compétent : Tintin.

Tintin ouvre en premier

SLU : FA, d&b et toi c’est une vieille histoire non ?

Tintin avec le micro du patron. Ahh cette ronflette ;0)

Tintin (Mathieu Renaud) : Je suis rentré chez FA en 2003 et j’en suis parti en 2014 pour devenir intermittent et suivre Raph Maitrat sur la tournée de la Sexion. Quant à d&b, c’est certain que je connais assez bien leurs produits ce qui fait qu’on m’appelle toujours dès qu’il s’agit de cette marque. Cela étant, j’ai aussi travaillé pour MPM sur la tournée de Pascal Obispo. J’étais assistant entre système et plateau, et cela m’a permis de voir et entendre de près le E15. C’est une autre philosophie sonore et c’est très enrichissant de se refaire l’oreille avec un autre son.

SLU : Tu travailles pour qui ?

Tintin : Beaucoup pour Fa et avec Raph puisqu’après la Sexion il m’a proposé Black M, la première tournée et maintenant la seconde partie qui arrive à son terme.

SLU : Cette tournée se fait en J, mais tu es un des premiers à avoir écouté et même testé le G.

Tintin : Oui, j’ai eu la chance de le découvrir en Allemagne et de le déployer deux fois, une première pour Manu Chao au stade Michelin et ensuite pour les Francofolies. C’est un super système que j’espère voir bientôt arriver en France.

SLU : On aura l’occasion d’en reparler bientôt dans nos colonnes, revenons à cette tournée et à cette date à Bercy. Quel système as-tu concocté ?

Tintin : Par coté, on a en principal 18 J, pour les latéraux 12 J, en infill 6 V, 9 J-Sub pendus derrière le principal et au sol sous le nez de scène une ligne de 10 subs, 8 Infra et 2 J-Sub. C’est une version musclée du kit de tournée où le main comprend 12 J et les latéraux 8 V. Tout ce qui est accroché est en Array Processing.

Une forêt allemande faite de multipli russe et de transducteurs transalpins avec du J, du J-Sub et du V pour bien gaver la fosse.

SLU : Quels choix as-tu faits ?

[private]

Tintin : Raisonnables. Généralement j’aime bien partir sur une atténuation de 3 dB sur la plus grande distance, ce qui dans un Zénith normal correspond à environ 45 mètres. Comme ici on tire à plus de 85 mètres, je suis descendu à -5 dB. C’est déjà très bien et même en dehors de cet aspect SPL, on peut compenser la distance, mieux couvrir et le tout automatiquement.

SLU : Sachant que tu perds un peu de SPL et que si tu en demandes trop, ça finit par s’entendre un peu ! Tu as quoi pour les premiers rangs ?

Tintin : Vu la conformation de la scène, je n’ai pas eu besoin d’ajouter de lip. Ce sont les infill, les V, qui débouchent devant. On a aussi 3 Y8 posés sur un Y-Sub en bord de scène en in et 3 Y12 sur un Y-Sub en out.

J’espère que vous aimez le Y, FA musique adore. De gauche à droite 3 Y12 et leur Y sub pour les extérieurs fosse et premiers gradins bas de cour, puis 3 Y8 et leur Y-Sub pour le in de la fosse, et enfin tout à droite, un des deux side avec deux Y-Sub et 3 Y8.

Les balances et surtout la mise en place des nombreux guests nous donne l’opportunité de parcourir librement l’AccorHotels Arena (on finira par s’y faire NDR) et de constater pour une fois que le beaucoup n’est pas l’ennemi du bien. On a beau avoir 84 têtes et 28 subs, tout ce petit monde cohabite plutôt bien sans vilains peignes, lobes et autres petites marguerites.
Le son de l’ensemble est bien construit et maîtrisé. A part une petite dureté dans le haut médium, l’ensemble du spectre est reproduit en mode efficace et tranquille avec un volume dans le bas raisonnable et très bien réparti avec la patate qui va bien. Le public va se régaler.

Un petit coup d’œil sous le plateau et, tiens tiens, 8 J-Infra et 2 J-Sub

Show devant, c’est le tour de Raphaël

SLU : On a cru comprendre que Tintin et toi, c’est une histoire qui roule…

Raphaël Maitrat : Ahh oui, à fond. On a une vraie complicité. Il est génial Tintin.
A la base j’ai trois étiquettes. D’abord celle de dir prod. Cette tournée a demandé 4 mois de travail mais à la maison, contrairement à la scénographe qui a demandé pas mal de temps durant le montage de la tournée et les répétitions.

De gauche à droite Tintin, Mathieu Renaud dans le civil, en charge du système, Clément Géry, assistant au système et enfin Jérémy Mermet qui est arrivé avec le complément en matériel pour Bercy et va se casser avec, après avoir aidé à casser tout court.

C’est à ce moment-là que Tintin a été précieux en m’aidant dans le montage du mix qui est mon troisième et dernier métier. J’ai après coup mis ma touche, mais on a vraiment fait ça à deux profitant aussi du fait qu’on est parti avec un assistant au système en la personne de Clément Géry. Cela nous a donné plus de temps pour bosser ensemble, et à lui de latitude de calage en salle. Humainement entre nous, ça marche très bien et j’espère qu’on partira ensemble sur d’autres tournées.

SLU : La tournée elle-même paraît efficace et généreuse avec le public.

Raphaël Maitrat : C’est le cas. L’artiste se régale sur scène, il aime les musiciens et le live et il ne cesse de s’améliorer. Il veut s’implanter sur la scène française et durer et il s’en donne les moyens. Il a déjà des idées pour la prochaine tournée. Il nous a aussi confié le mix de la captation télé de ce soir, et qui mieux que Tintin et moi qui avons assuré 70 shows, peut le faire. C’est curieux cette habitude de le faire faire par quelqu’un d’autre, capta ou DVD.

Quand deux grandes vedettes se partagent le même plateau l’espace de quelques minutes.

SLU : Qu’as-tu de prévu après Black M pour 2018 ?

Raphaël Maitrat : Tout à fait autre chose. La régie de la tournée d’Aznavour, et une date à la console en Haïti en remplacement de Denis Pinchedez qui ne peut pas l’assurer. Je suis ravi. Après je partirai avec Fabrice Eboué qui est super cool et que je connais depuis 10 ans. J’ai la chance d’avoir quasi toujours un bon contact avec les artistes.

SLU : Comme tu as ton mot à dire techniquement, as-tu des marques ou modèles fétiches en diffusion ?

Raphaël Maitrat : Bien sûr. J’aime bien d&b, mais mon grand kif c’est la saison des festivals où tu te retrouves avec tout autre chose. Il n’y a rien de plus chouette que d’ouvrir sur un autre système. Et que ça marche. Alors, comment tu le trouves ?

Les 26 D80 de jardin. Efficace mais gourmand l’Array Processing.

SLU : Mortel. C’est remarquable. Ce n’est pas trop sucré, c’est parfait et en tournée, cela ne doit pas être facile à réussir aussi bien… (Vous l’avez compris, on digresse sur un excellent cheese cake dont Raph a fait mettre une belle part de côté).

Raphaël Maitrat : d&b donc, mais aussi Adamson dont le E15 et les subs E219 sont vraiment bien, et je suis toujours très impressionné par les deux derniers JBL, le VTX et le A12.

SLU : Ton artiste attire beaucoup de jeunes oreilles.

Raphaël Maitrat : Bien sûr et sur cette tournée on a décidé avec Tintin de ne pas dépasser 98 dBA. On se retrouve souvent même à 95 et aux Francofolies avec le GSL, on est resté à 94 sans avoir besoin de pousser plus. C’est une super boîte. J’ai hâte de l’avoir en tournée.

SLU : A propos de tournée, il fait quoi XaXa, un remplacement ?

Raphaël Maitrat : Pas du tout ! Comme tu le sais, je fais habituellement équipe avec Brieuc Guillet aux retours, mais il a pris une année sabbatique avec sa femme pour voir le monde de plus près, du coup j’ai appelé Xavier qui finissait Sting et avec qui on est devenus potes bien avant de bosser ensemble. Le rugby, ça crée des liens ! En plus sur scène il amène une rigueur à la XaXa qui nous fait du bien à tous, y compris l’artiste qui est ravi. Il est arrivé en pleine tournée, la console étant faite. Il a écouté une date avant et trois, quatre, c’était bon.

Le joujou de XaXa dont on devine au fond à gauche le cœur Neutron. Sous la ProX, une batterie d’émetteurs PSM1000 Shure.

Bye-bye l’intermittence

SLU : Il paraît que tu as lancé ta boîte…

Raphaël Maitrat : Oui. L’intermittence c’est bien, mais cela peut aussi être un frein. J’ai donc décidé d’être gérant indépendant de ma société ce qui m’ouvre pas mal de portes pour vendre des petites prestations comme par exemple le mixage de la captation que l’on fait ce soir avec Tintin. C’est beaucoup plus simple et transparent. Est-ce que j’investirai dans du matériel, je ne pense pas, ce n’est pas ma vocation première.

SLU : Et le nom de ta boîte ?

Raphaël Maitrat : EM Scenic. Les deux lettres sont les initiales des prénoms de mes deux filles. Scenic c’est pour rappeler que je propose aussi des services de scénographie. Je suis peut-être un lighteux frustré (rires)

Au milieu des Y, trois motorisés dont à gauche un rare mais très chouette AlienPix RS, puis un MagicBlade-R, tous deux Ayrton, et enfin un Mythos Claypaky.

SLU : Tu aimes la technique ou les faisceaux ?

Raphaël Maitrat : Les faisceaux et la lumière en général, la technique pure je n’y connais pas grand-chose. Cela fait dix ans que je collabore avec Stéphane Petitjean et on forme là aussi un vrai binôme. J’ai une sensibilité pour la lumière et lors de cette tournée, pour la première fois, j’ai tout dessiné, écran, pratos, avant-scène en M. Matthieu Chédid l’avait cela dit déjà fait. J’ai montré le tout à l’artiste et il a validé ces idées. Du coup on a fait appel à moi pour un autre artiste dans le domaine du rap. Je ne divulgue pas son nom car cela n’est pas encore signé, mais je suis ravi.

SLU : Tu aimes le rap et le rap t’aime bien.

Raphaël Maitrat : C’est vrai, et comme tu le dis, c’est réciproque. On s’est par exemple éclaté l’année dernière lors du retour de Doc Gyneco. Popeye à la face, moi aux retours, les deux mixeurs du rap français ensemble. On se connaissait de loin et on se tirait un peu la bourre. Au final c’est devenu mon frérot. On se marre et c’est un mec que j’adore.

SLU : Et il y a du boulot au moins pour deux !

Raphaël Maitrat : Mais oui, et comme il le dit :  » j’ai une grande gueule mais je ne mords pas !  » (rires)

Raph devant sa SSL en plein show.

SLU : Comment vois-tu ton évolution. Vois-tu poindre le bureau derrière lequel tu t’installeras ?

Raphaël Maitrat : Non, ça je ne peux pas pour l’instant. J’ai 41 ans. Je me suis donné encore dix ans, après on verra. La console j’adore comme les responsabilités donc je ne sais pas qui l’emportera sur l’autre. Peut-être aucun des deux. Je ne m’interdis rien. Le noir salle me fait tellement bander que je ne peux pas lâcher ça. En plus je suis jeune dans le métier.

SLU : Allez, refais-nous le cheminement.

Raphaël Maitrat : J’ai 28 ans, je travaille dans le bal, les caf’ conc’, je suis chanteur, J’ai mon matos et je suis passionné de son. Je me dis que je ne vais pas faire ça toute ma vie. Je rentre en formation à l’INA. De là j’enchaîne par un stage de 4 mois chez Dispatch. Alain Leduc m’emmène en tant qu’assistant retours sur Charles Aznavour. Je rencontre Laurent Ballin, le régisseur de Djamel, qui me fait rencontrer à son tour Fabrice Eboué avec qui je commence à faire des dates. Dernier coup de bol, le responsable de la sécu du Comedy Club n’est autre que le frère du producteur de Sexion d’Assaut.

Lumières, son, paillètes, CO2, vidéo, danseuses, et ball…, ball…, non, pas encore !

SLU : On pourrait appeler cela l’interview cerise, une tire l’autre.

Raphaël Maitrat : Et beaucoup de boulot. Je suis loin de tout bien faire, mais je m’investis à fond. Le gros avantage est que l’équipe dont je m’entoure se donne aussi au max. J’avais un buzz sur une tranche et ils en sont venus à bout. Je savais qu’ils n’allaient pas lâcher l’affaire. Il ne faut jamais oublier qu’on ne fait pas un métier de solistes.

SLU : Il a quand même failli partir à la benne ton Universal Audio (rires)

Raphaël Maitrat : Ce n’est pas le mien d’abord, il est à FA Musique ! Heureusement le buzz ne passait ni dans les retours, ni dans le car TV.

SLU : Il a bien évolué le show de Black M, c’est plus sympa à travailler pour toi.

Raphaël Maitrat : Exactement. Il n’y a plus qu’un petit set DJ, tout le reste est live avec des musiciens, des chorus, des danseuses, des ballons (fainéants ;0) C’est devenu un vrai gros show kiffant. L’artiste est ultra généreux et le public repart enchanté.

Noir salle

Noir salle. Raph commence à bouger comme un diable dans sa boîte, et les membranes dans les leurs de boîtes, en font autant. Pour les 95 dBA on repassera, mais cela reste agréable et malgré tout raisonnable. Le mix orchestre est  » in the pocket  » dense et précis, bien aidé par les musiciens qui envoient, avec notamment une très belle basse et une batterie des grands jours.

La voix de Black M est bien tenue et timbrée grâce à un préampli compresseur à tubes qui a décidé de dormir la tête sur un transfo et ne plus ronfler. Certains guests en revanche sonnent un poil moins bien. Le public array se tire comme souvent la bourre avec le line array et fait des pointes en dBA à trois chiffres qui laissent pantois le bois allemand, mais c’est qu’on sait crier son bonheur en France !
Pour l’avoir bien écouté, le GSL, le grand absent de cette tournée, va sensiblement modifier la donne avec un rendu beaucoup plus généreux et doux, complet de bas en haut et réellement full range. A très vite pour vous raconter tout ça, bonne route à Raph, XaXa et tous les autres techniciens, et encore merci pour l’accueil et votre temps.

Les voilà enfin, les ballons clôturent le show sous l’œil virevoltant des caméras !

[/private]

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3708

Trending Articles