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Ayrton Khamsin-S et Bora-S, des vents de folie

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Par le biais d’Ayrton et leur distributeur Axente, les nouveaux Spot/découpe Khamsin-S et Wash/Beam Bora-S nous ont été dévoilés dès novembre, prêts à être mesurés et démontés en avril pour nos traditionnels bancs d’essais SLU. Seul souci, comment tester en conditions réelles des machines aussi puissantes ?

Wash/Beam Bora-S et Khamsin-S

La solution est venue grâce à Titian Parrot, directeur technique de La Sirène, qui nous a ouvert en grand ses portes à une seule condition : recevoir Stéphane Migné et les deux projecteurs dans sa salle, dont le succès tient aussi à sa large panoplie de projecteurs Ayrton déjà installés, Ghibli, NandoBeam et MagicBlade.

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Très bien ! Accompagné de Jeff Vivier, un des piliers commerciaux d’Axente, j’ai remonté avec mon ancien mentor notre vieux duo d’éclairagiste et opérateur pour l’occasion. Resté en région parisienne, Stéphane Mocret a aiguisé ses appareils de mesures pour toute la partie technique des Khamsin et Bora dans le showroom d’Ayrton, en complétant admirablement nos observations et expériences du terrain.

Stéphane Mocret : “Chaque nouvelle gamme Ayrton est une remise en cause et un pas en avant. Avec le Bora et le Khamsin, ce serait même plutôt un bond. Pour la Bora, qui est un Wash très atypique et novateur, la principale avancée est optique. En revanche pour le Khamsin, qui est un Spot à couteau plutôt classique, c’est sa conception mécanique qui est une première.”

Une coque de protection pour flight case livrée en standard avec chaque projecteur.

Les cartons des deux premiers exemplaires de la catégorie reine d’Ayrton sont acheminés dans la salle de concert. Stéphane Chapron, décidément un prénom à la mode parmi les éclairagistes, nous installe dans sa régie lumière. Avec entrain il ouvre avec nous les cartons et sort les deux cubes de caoutchouc protégeant la Bora et la Khamsin.
Parmi les premiers constructeurs à livrer d’origine des coques de protection à installer directement dans les flight-case, Ayrton a poussé le détail jusqu’à sigler ceux-ci du nom de leur projecteur. Une précision utile, tant la Bora et le Khamsin sont strictement identiques à l’œil nu, si ce n’est un léger logo sur la base, fondu dans le noir carbone du projecteur.

Les projecteurs Ayrton se déclinent maintenant en deux versions. Une dite TC, pour True Color, avec une qualité de leds assurant une colorimétrie fidèle, l’autre, plus puissante et plus tranchée est la version S comme Stage. Ou comme Sport, et c’est cette dernière que nous choisissons pour nos tests, de loin le modèle le plus recommandé pour les concerts. Nous finissons donc de déballer la Bora-S, hybride Wash-Beam, et le Khamsin-S, un Spot Profile, les machines parmi les plus… emballantes du moment.

Les deux stefs : Stéphane Migné à gauche et Stéphane Chapron

Avec simplement ces deux machines, nous nous fixons un duel de challenges de plus :
premièrement assurer une démonstration complète sur une scène de douze mètres, un minimalisme à l’exact opposé du cocktail ébouriffant des shows d’Ayrton.
Et ensuite, proposer un article commun à nos lecteurs, tant ces deux projecteurs se révèlent complémentaires.

Nous commençons par installer le Khamsin-S sur la perche de face, décalé vers cour. Pendant ce temps le régisseur de La Sirène accompagné de deux stagiaires installe un petit décor à notre demande. Un support blanc, une toile, une batterie et quelques amplis. De quoi tester la précision des couteaux et les projections du Khamsin.

Positionnements des crochets.

Les larges poignées du spot s’intègrent parfaitement au design aérodynamique voulu par Yvan Péard, le designer d’Ayrton, sans qu’aucune cassure ne vienne troubler les larges courbes sans raccords du luminaire, à part les lames sur les flancs, et l’arrière pour la ventilation.
Avec presque 40 kg à bout de bras, l’impression de légèreté visuelle s’estompe un peu, le léger manque de profondeur des poignées surprend aussi les premières fois. Une fois allumée, la densité de la machine n’est plus qu’un détail. Huit inserts quart-de-tour sont répartis sous la base de l’appareil, entre les quatre gros patins en caoutchouc renforcé pour poser l’appareil au sol. Nous disposons les crochets Oméga parallèles au menu, suivant le plus large des deux entraxes proposés. Une orientation perpendiculaire est possible, mais pas en diagonale.

Vers l’arrière sont regroupées les embases de connectique. La base jaune de l’alimentation PowerCON True1, les deux XLR DMX mâle et femelle, les deux EtherCon RJ45. Le bouton du porte-fusible tient sa place au milieu, tandis que l’antenne de réception du récepteur CRMX TiMo fourni par LumenRadio reste invisible, intégrée parfaitement sous les couches de polycarbonate formant la carapace du Khamsin.

Khamsin : en DMX, sACN, ArtNet, avec ou sans fil, chez Ayrton le choix du contrôle n’est pas une option. Le rappel du câblage des connecteurs DMX ainsi que la consommation électrique maximum sont inscrits directement sur le panneau de connectique. Plus besoin de courir après la doc ou de chercher sur son téléphone.

L’appairage avec un transmetteur LumenRadio s’effectue en choisissant comme signal de commande le WDMX, puis en effectuant un reset de la partie Wireless pour libérer le récepteur et le lier à un nouvel émetteur.

Accroche du Khamsin-S sur le pont de face côté cour.

Nous utiliserons un DMX cinq broches par perche, ainsi qu’une alimentation dix ampères.
Avec une consommation à son apogée de 1 150 W, nous préférons jouer la sécurité.
Si le module d’alimentation électronique avec son système de régulation de tension active est capable de lisser le courant et de fonctionner entre 100 et 240 V, à 50 ou 60 Hz, la puissance demandée par ces monstres de leds se rapproche au fil du temps des énergivores lyres à décharge.

Stéphane Mocret, de retour au labo, m’expliquera les standards de l’alimentation installée dans la base des projecteurs :

Bora-S : sous l’habillage ignifugé de ces pièces moulées en ABS PC, classe V0, on trouve la partie PFC.

Bora-S : De l’autre côté du socle, c’est la partie DC-DC qui ne dépasse pas les 48 V. Les deux ventilateurs de chaque côté permettent de créer une circulation d’air qui refroidit les deux alimentations.


Le menu est resté identique à celui du Ghibli, avec cet écran LCD à retournement automatique surplombé de cette fameuse molette de navigation, graphiquement magnifique mais mal-aimée des techniciens.

L’écran et sa molette de sélection.

Je dois avouer pour ma part être toujours dubitatif au moment de valider mes options : un ou deux clicks ?
Et pour valider l’ensemble de mes réglages, combien de longs appuis pour quitter dois-je effectuer ?
La batterie intégrée au menu me permet de réfléchir en attendant d’alimenter le projecteur. La communication RDM, auparavant assez restreinte chez Ayrton, semble avoir évolué dans le bon sens. J’aurais l’occasion de le tester à la mise en route.

Jeff Vivier et Stéphane Chapron profitent de la rampe posée sur scène pour acheminer la Bora vers une perche américaine prête à être chargée en contre. Ils la disposent à l’opposé du Khamsin. Une opposition de façade, les deux asservis étant strictement identiques sur tous les points précédents, hormis le logo bien sûr et un poids légèrement inférieur pour la Bora. L’occasion me sera donnée de deviser par la suite avec Stéphane Mocret sur les secrets d’assemblage des projecteurs Ayrton.

Stéphane Mocret : “Bora et Khamsin utilisent la même lyre. Ici, Ayrton a repris une recette qui fait ses preuves sur tous les projecteurs avec d’un côté la carte de gestion des deux axes, le moteur pas à pas triphasé du Pan et une montée de câbles vers la tête. Dans l’autre bras se trouvent la partie mécanique du tilt et la seconde montée de câbles. La motorisation de cet axe est dans la partie horizontale de la lyre.

L’Intérieur du Bora est tout ce qu’il y a de plus classique. On note en haut de l’image la lentille sphérique de 178 mm spécialement développée pour Ayrton. C’est un ensemble de 13 lentilles qui lui donne ses qualités optiques et son originalité.

Vue interne du Khamsin. Contrairement au Bora, le châssis et le carter de la tête sont un seul et même élément. Cette solution technique, bien que plus onéreuse, apporte, en plus du gain de place, beaucoup d’avantages. La structure est notamment plus solide et également plus rigide. On a donc une plus grande fiabilité et longévité du projecteur.


Il suffit de retirer les deux vis ¼ de tour qui maintiennent les capots du Khamsin pour s’en rendre compte. Ayrton a optimisé pour tout faire rentrer ! Même la sécurité pour les capots a été revue pour minimiser la place. Et en plus elle s’avère très pratique pour les démontages au sol et en hauteur.

C’est peut-être un détail pour toi, mais pour Yvan Péard, directeur du développement d’Ayrton, ça veut dire beaucoup. Dans le Khamsin pas de place à l’improvisation, tout est millimétré pour gagner en compacité. Bien que de conception complètement différente, Ayrton a su garder une homogénéité entre les deux projecteurs sans pour autant retirer de paramètres dans le Khamsin.”

Nous choisissons avec Stéphane Migné de les piloter en mode Standard, 42 canaux pour le Spot Khamsin et 32 pour le Wash Bora, une enveloppe DMX déjà impressionnante. Les configurer en Basic n’aurait guère de sens, ce mode ayant fait l’impasse sur les réglages fins de pan et tilt tout en gardant des fonctions secondaires comme les effets de matrice led. Les passer en Extended double pratiquement tous les paramètres en 16 bits.

Stéphane Migné en régie

Avec soixante-quatre canaux pour un Spot, cela oblige pratiquement à les contrôler en Art-Net ou sACN si on ne veut pas multiplier les univers DMX sitôt huit machines branchées.

Le mini-switch incorporé se révélera fort utile dans ces cas-là pour relier les lyres entre elles en RJ45, avec une préférence toutefois pour le protocole sACN qui n’oblige pas, contrairement au protocole Art-Net intégré par Ayrton, à se limiter aux cent premiers univers, une limitation propre au switch Ayrton.

Console GrandMA2 allumée, les librairies disponibles sur le site Ayrton chargées, nous allumons les deux projecteurs de concert. Premières impressions, le flux et le zoom sont impressionnants. Habitués aux dimensions standards de la scène de la Sirène, avec des sources accrochées à environ huit mètres de leur cible, les régisseurs se frottent les yeux et sourient.
Titian résume cette première introduction d’une phrase parfaite : « Si j’ai bien compris, avec seulement ces deux machines je peux couvrir tout mon plateau ? Ça change tout ! ».

Faisceau blanc : Peut-on corriger la différence de température de couleur des deux faisceaux ? Il est blanc en vrai à 6500K, sûrement un souci avec notre Khamsin de démo. Stéphane Mocret n’a pas eu ce phénomène lors des tests.

La partie optique du Khamsin est sans compromis, avec un zoom et un focus complétés par deux frosts et deux prismes.

A notre droite, le Spot Khamsin offre dans sa version S un faisceau tranché, froid à dominante acier. Son zoom dégaine un 9° à 58,5° en un temps record, une amplitude bien pensée avec une focalisation beaucoup plus maîtrisée que sur le Ghibli, hormis dans les extrêmes limites d’ouverture et fermeture où la netteté de certains gobos ne sera pas complète.

Sur la gauche, Bora projette un faisceau beaucoup plus dense, d’un beau blanc naturel et légèrement cotonneux, là où pour le Khamsin Ayrton a choisi une approche plus fine, quasi au scalpel. La différence de sortie optique se remarque immédiatement, le diamètre de 178 mm de la lentille du Bora est idéal pour ce Wash et rend presque les 158 mm du spot modestes.

Le zoom et le focus du Bora sont différents. On peut voir les deux drapeaux du frost progressif et les courroies de haute précision spécialement conçues pour les systèmes optiques.

Détail curieux aux yeux du profane, la lentille concave du Bora n’est ni une Fresnel, ni un Peebles, mais parfaitement lisse, quoique plus épaisse.
Les contours naturellement vaporeux du faisceau sont produits grâce à un filtre interne, moins opaque que l’habituel verre lentiforme des Wash. L’amplitude de zoom du Bora est encore plus impressionnante. Nous mesurons une plage de 7,8° à 63° sans reproches.

Jeff d’Axente nous renseigne sur la source commune choisie par Ayrton. Il s’agit d’un module led blanc de 750 W froid, avec une puissance théorique de 60 000 lumens et calibré aux environs de 6500K. Les deux projecteurs, s’ils utilisent un système optique identique à 13 lentilles, possèdent des différences marquées de par leur destination, et donc des résultats différents en termes de mesure de lumière.

Bien entendu, la matrice de leds et le système de refroidissement sont identiques sur les deux modèles. Les 750 W de leds blanches sont sur un caloduc constitué d’un radiateur en aluminium traversé par des tubes en alliage de cuivre. Le tout est refroidi par un chemin d’air constitué de six ventilateurs, trois en aspiration et trois en extraction.

Le collimateur du moteur de leds.

Stéphane Mocret : “Tout le secret est dans la partie optique. Cela commence par le collimateur, cette pièce d’orfèvrerie qui permet d’homogénéiser la matrice et créer un seul faisceau, puis se poursuit avec le module de zoom et la lentille finale.

Sur ces projecteurs les courroies d’entraînement des éléments optiques (zoom et focus) ont été soigneusement sélectionnées et proviennent de l’industrie optique photographique pour obtenir une précision optimale. La qualité des lentilles était déjà très bonne chez Ayrton, mais pour ces deux appareils, ce sont des éléments de très haute qualité qui ont été choisis.

En regardant par la lentille de sortie on peut voir tous les détails de la matrice de leds !

Ces lentilles ultra-claires antireflets laissent passer un maximum de lumière tout en assurant une couverture parfaitement homogène.”

Les mesures de Stéphane Mocret réalisés après derating démontrent un flux moyen pour le Khamsin de 34 000 lumens à 6500K, et pour la Bora de 35 000 lumens à 6100K.
Ces valeurs marquent une bascule. Il devient acquis que les lampes HMI, HTI et autres sont maintenant rattrapées par les modules leds, et que la progression de cette nouvelle technologie atteindra bientôt son apogée avec des moteurs de leds dépassant les 1 000 watts.

Mesures photomériques du Khamsin-S

Nous démarrons par le derating du Khamsin allumé à pleine puissance dont le flux se stabilise en moins de 5 minutes avec une atténuation de 5 % en mode de ventilation Auto.


Faisceau serré au plus petit net

Faisceau 20°

Faisceau large au plus grand net


Mesures photomériques du Bora-S

La encore nous traçons la courbe de derating qui montre une atténuation de 8 % après 5 minutes de chauffe en mode de ventilation Auto.


Faisceau serré à I/10

Faisceau 20° à I/10

Faisceau large à I/10


Sur le plateau de la Sirène, l’intensité est telle qu’un projecteur en contre puis un à la face suffisent pour assurer un plein feu confortable, sur toute la scène comme le Bora ou en zoomant sur le panneau comme le Khamsin.
Et Surtout la couverture d’éclairage particulièrement homogène, normal pour le Wash mais beaucoup plus rare avec un Spot. Malgré un gabarit comparable au fameux Ghibli, à deux kilos près, le Khamsin-S propulse 60 % de lumière en plus.

Le faisceau du Bora-S.

Stéphane Mocret : “A l’exception des mesures en faisceau serré forcément marqué par un point chaud au centre avec plus de 80 000 lux à 5 mètres pour le Bora et plus de 60 000 lux pour le Khamsin, la couverture lumineuse est particulièrement homogène dès qu’on ouvre le zoom. En filmant le résultat avec une caméra de tournage, on obtiendrait à peine un demi-diaf de différence sur toute la largeur du faisceau.”

Dans l’ombre de Stéphane Migné.

Une autre source led est possible, avec un haut rendu des couleurs sur les versions TC. L’IRC des modèles TC est nativement supérieur à 90 (là où la gamme S dépasse à peine les 70), au prix d’une baisse de 25 % de flux lumineux et d’une température de couleur plus basse, plus chaude de 5700K (±350K).

Évidemment, les contraintes de rendu de couleurs n’ont de sens que dans des configurations de tournage ou sur les plateaux d’un théâtre aux décors et costumes ultra-soignés. Dans la majorité des cas la colorimétrie exclusive des Bora-S et Khamsin-S suffira amplement, tout en privilégiant un réel confort de luminosité.
Seul réglage à observer, la gestion de ventilation dans les paramètres d’options. Les modes Silent et Studio seront appréciés pour leur discrétion totale ou acceptable en théâtre, le mode Stage plus bruyant étant le seul à proposer un surplus de luminosité, de l’ordre de 2 000 lumens. Nos mesures sont effectuées en mode Auto.

Stéphane Mocret : Les mesures sont claires, le mode Stage ventile fort. Il permet de descendre de 45° à 36,5° la température sur le projecteur, et réduit le derating à moins de 1%, mais il engendre aussi une hausse de bruit de ventilation qui passe à 48 dB contre 38 dB pour le mode auto qui assure le meilleur compromis.
C’est une donnée extrêmement importante pour les sources à leds, la jonction des diodes électroluminescentes supporte on le sait très mal les températures élevées. Les projecteurs sont d’ailleurs bardés de capteurs et d’une protection thermique en cas de danger, qui se met en route à partir de 45°C de température ambiante.

Stéphane joue avec le dimmer pour sentir sa finesse à bas niveau. Les courbes d’intensité Ayrton sont remarquables, sentiment vérifié par nos mesures en labo.

La courbe du dimmer du Bora est une droite parfaite de 0 à 100%…

… et aussi de 0 à 10%


Même remarque pour le dimmer du Khamsin de 0 à 100 %…

et de 0 à 10 %


Une fois n’est pas coutume nous commençons notre inspection par les gobos, intrigués surtout par la roue disponible sur le Bora-S, pourtant référencé en Wash.

Projection de gobo : Bora à jardin et Khamsin à cour

La Khamsin-S propose deux roues de six gobos tournants. La première vraiment graphique, donne de beaux rendus 3D dans la fumée, avec des symboles très fins et de beaux vortex à faire tourner. Sur la seconde roue destinée à faire de l’habillage, se trouvent des formes d’ambiance et une barre pointillée que j’aurais bien remplacée par une texture glace.

Gobo Khamsin.

Gobo Khamsin.

Les deux roues sont pratiquement collées, ce qui permet de les superposer et créer ainsi des morphings, et donnant tout son sens au gobo à hélices jaunes terminant la première roue de gobo.

La collection de gobos du Khamsin

La réserve de puissance du Khamsin a permis à Ayrton de proposer des dessins particulièrement détaillés, presque trop affinés pour les concerts électriques, mais vraiment intéressants à travailler en théâtre.

Gobo Khamsin.

Un peu plus tard en démontant le spot, nous découvrons un filtre spécifique s’insérant automatiquement à l’insertion des gobos pour enlever l’irisation naturelle sur les lentilles. Le flux, lui, reste inchangé.

Proposer une roue de gobos sur un Wash-Beam n’est pas une nouveauté, mais la réalisation du Bora est tout simplement parfaite.
Des formes simples telles que barre(s), triangles, multifaisceau type clavier de téléphone et demi-lune se révèlent incroyablement efficaces, aussi bien en fixe qu’en rotation. Le large faisceau velouté du Bora-S donne une présence immense à ces gobos.

Gobo volumétrique bleu du Wash-Beam Bora-S et projection sur écran du Khamsin.

Autre point commun, la présence d’un module de couteaux à fermeture complète et rotation de l’ensemble à plus ou moins 45°. Les lames du Khamsin se règlent degré par degré. Le dispositif est miniaturisé à l’extrême, permettant presque d’obtenir le net sur les 4 côtés. Les couteaux sont fiables et précis, avec assez peu de déformations à grande ouverture et la possibilité de créer une ligne de lumière quasi parfaite.

En l’absence de comédiens, nous jouons à surligner l’ampli du bassiste avec le Khamsin, tout en créant un faux reflet au sol avec le Bora.

Stéphane Migné, très sensible aux effets lumineux en rythme avec la musique, s’amuse de pouvoir battre la mesure avec des ouvertures et fermetures clapées à grande vitesse.
Le système inclus dans le Bora-S se rapproche d’un jeu de volets internes, semblable aux corrections manuelles d’un projecteur Fresnel, mais suffisamment détaillé pour se prêter aux diagonales en danse ou théâtre.

Stéphane Mocret : “Comme dans de nombreux cas maintenant, la tête est séparée en deux espaces, un proche de la source lumineuse pour les modules de paramètres et l’autre plus vers l’avant pour l’optique zoom et focus, les frosts et prismes.
Le premier module est le dernier élément commun aux deux sources, c’est le module couteaux où se trouve également l’iris. Les modules sont maintenus par 4 vis et connectés au projecteur par un connecteur sub-D. L’équipe de développement d’Ayrton a choisi, de visser les connecteurs pour éviter les faux contacts. La fiabilité et la sécurité sont toujours la priorité pour la marque française.”

Le module couteaux du Khamsin. Sacrée machinerie où chaque lame est contrôlée par deux moteurs.

Sur l’autre face on aperçoit l’iris et la crémaillère pour la rotation sur ± 45° du module.


Pour adoucir les bords des couteaux ou des gobos, le Bora possède un système de frost linéaire centré qui vaporise encore plus son faisceau. Ce frost est réellement variable, avec une insertion très douce et progressive.
Pour sa part, le Khamsin se pare de deux filtres plus ou moins dépolis, à l’insertion tout aussi douce et efficace. Que ce soit pour casser la netteté des projections ou pour simuler un passage en wash, les deux filtres sont à l’aise dans toutes les situations mais ne peuvent s’additionner.

Le Khamsin

Le Bora

Le CTO progressif est très foncé au maximum, descendant presqu’à l’orange, mais peut se régler finement, d’une température de source froide à la valeur basse d’un halogène.

Nous passons à l’une des plus belles réussites d’Ayrton, la colorimétrie.

Le Bora-S et le Khamsin-S utilisent une trichromie cyan-magenta-jaune identique, associée à un correcteur CTO progressif et une ou deux roues de couleurs.
Le mélange trichromique permet d’obtenir des teintes profondes ou pastel.

Les dégradés sont fins, les nuances précises et, en dehors du rouge, le bleu et le magenta se révèlent bien saturés, tout comme le vert, éclatant.
Le résultat est encore plus léché sur Bora, grâce à sa plus grande diffusion et son absence d’irisation.

UV / cyan

Corail / violet)


Le Khamsin-S propose aussi en supplément deux correcteurs situés sur un canal séparé, avec un CTB bien froid et un filtre CRI très rosé, appelé aussi « tint », un peu forcé.

Le Bora-S possède à la place une roue complète de teintes spéciales, avec un full et demi-minus green, full et demi CTB, ainsi que deux filtres CRI rosés. Ces filtres CRI sont prévus pour augmenter artificiellement l’indice de rendu des couleurs en diminuant certaines composantes froides de la source led, au détriment d’une baisse de luminosité de quelques pourcents.
La roue de couleurs complémentaires est identique pour ces deux machines. On y retrouve bizarrement un autre correcteur CRI, ainsi que des versions ultra-saturées de congo, rouge, vert, orange et cyan.

En travaillant sur la focalisation il est possible de faire le net sur le disque de roue de couleurs, y compris avec le Bora pour des transitions façon changeur de couleur Diafora.

Le second module du Bora est différent de celui du Khamsin. Même si les paramètres CMY et CTO sont identiques sur les deux projecteurs, le Bora est bien entendu un peu plus simple. Il se complète de deux roues de couleurs et de la roue de gobos.

Sur le Khamsin on dispose de 2 roues de gobos rotatifs, une roue d’effet et une roue de couleurs pour le côté pile.

Sur l’autre face on trouve les 8 drapeaux du système de trichromie avec le CTO également présent sur le Bora.

Rapidement, les fonctions habituelles sont passées en revue. Grâce aux moteurs haute résolution pas à pas, les mouvements des Khamsin et Bora en pan et tilt sont étonnamment rapides pour cette taille de projecteur, tout en restant parfaitement fluides.

Suite à nos essais et aux mesures en labo, sur la plupart des effets, Khamsin et Bora se comportent de façon identique. Logique, ils possèdent les mêmes technologies. Le shutter permet de strober en continu, aléatoire ou pulsation, de 1 à 25 flashes par seconde.

un bâton lumière.

L’iris est composé de quinze lames, et permet une fermeture à 15 % du faisceau. L’impact reste fort, avec un beau bâton de lumière à l’arrivée pour presque simuler une projection Beam. Un effet de pulse est aussi possible sur l’iris, avec une belle dynamique réglable en vitesse.

Les modules leds des deux projecteurs permettent une petite fantaisie assez rare, source de nombreuses interrogations pendant le show Ayrton au Prolight + Sound.
Le scintillement spécifique présenté en Allemagne consiste à moduler les différentes parties de la matrice led grâce aux canaux dédiés de Chaser et vitesse en début de charte DMX. En fermant fortement le zoom et en jouant sur la focale, ce miroitement particulier s’intensifie, ce que nous avons testé longuement durant notre séjour à La Rochelle.

Si la Bora s’arrête là pour les effets optiques qui comprennent donc une trichromie avec deux roues de couleurs et un CTO, un zoom fois huit, un iris, un shutter, une roue de gobos, un frost progressif et un module de quatre volets internes ; le Khamsin poursuit sur sa lancée avec deux prismes et une roue d’animation.
Ce disque d’effets fonctionne sur la rotation sans fin d’un plateau métallique gravé de larges strates, simple et facile à utiliser pour des effets d’eau ou de feu. Sa fenêtre de focalisation est très courte et ne permet pas de faire le net sur les formes du disque.

Les prismes proposés sont un 5 facettes circulaire et un 4 facettes linéaire, sur deux mécanismes séparés pour pouvoir les mixer. Les diffractions obtenues sont assez serrées pour ne pas sortir du cône de projection. Elles se révèlent très utiles pour renforcer les gobos et créer des ambiances plus fouillées, dans lesquelles les couleurs dévieront naturellement pour plus de détail.

Prisme du Khamsin.

Alors que les effets s’empilent dans le Khamsin, Ayrton a eu la sagesse de ne pas proposer de canaux de macros d’effets préprogrammés, ce qui aurait encore alourdi la charte DMX. A l’opposé, en dépit d’un manuel un peu condensé, la dernière voie de contrôle de chaque projecteur est astucieusement dédiée aux options de réglages.
Sans passer par le RDM, cela permet d’accéder aux modes de ventilation, à l’extinction et allumage de l’écran du menu, à des resets par types de paramètres ou encore aux fréquences d’échantillonnage pour éviter les scintillements à la caméra.

Dans la salle de la Sirène nous passerons une demi-journée complète à triturer les dernières lyres Ayrton dans tous les sens, sous les regards stupéfaits de Titian et du personnel présent. Sans mal nous programmons une suite de mémoires en discutant du potentiel de chaque machine. Là où nous croyions avoir un spot pour le concert et un wash pour le théâtre, nous nous retrouvons avec deux asservis à la fois complémentaires, très proches et deux vrais caractères.

Nous vous proposons nos courtes démonstrations réalisées avec Stéphane Migné et les équipes de la Sirène.

Le Khamsin-S est un projecteur Spot et Profile complet, que Ayrton a doté de nombreuses fonctionnalités sans tomber dans le piège du foisonnement à outrance. Chaque effet ou gobo a été pensé pour être le plus simple et le plus efficace possible.

La finesse et la précision des différents mécanismes et lentilles optiques est quasi parfaite, avec une zone d’éclairage très homogène, une grande valeur de zoom, une fine focalisation et une rapidité d’exécution rare sur cette taille de lyre.
La puissance et la colorimétrie sont les points forts du Khamsin, qui peut se permettre d’être particulièrement à l’aise en Opéra ou Comédie Musicale, avec sa ventilation en mode silence ou studio. Le surcroît de puissance en mode scène, associé à sa célérité lui ouvriront aussi les portes du concert, même si la ligne claire de ses gobos peut surprendre.

Il s’associera à merveille avec le Bora-S, son complément Wash-Beam. Celle-ci est une lyre stupéfiante avec un ensemble de couteaux, gobos et effets particulièrement bien choisis. Son faisceau est d’une densité unique, propre à envahir les défilés de mode, concerts rock, conventions et théâtres.

Khamsin-S. On aime :

  • La puissance
  • L’étale de lumière
  • Les couleurs
  • La précision des couteaux
  • La complémentarité avec le Bora

Khamsin-S. On regrette :

  • La molette d’acces au menu
  • La finesse de certains gobos
  • Les poignées un peu fines

Bora-S. On aime :

  • La puissance
  • L’étale de lumière
  • Les couleurs
  • Les gobos
  • La précision des couteaux
  • La complémentarité avec le Khamsin

Bora-S. On regrette :

  • La molette d’acces au menu
  • Les poignées un peu fines

Tableaux généraux

Khamsin-S

Bora-S

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